Depuis toujours on essaie de comprendre la fascination des intellectuels pour les dictateurs: le Français Robert Brasillach pour Hitler, Aragon pour Staline, Françoise David, François Saillant, Lorraine Guay, pour Mao, Pierre Dubuc, Amir Khadir, Pierre Beaudet pour Castro ou un des dictateurs précédents.

ERIC HOFFER, pur produit de cette classe ouvrière qu’ils veulent libérer, a été ouvrier agricole et débardeur toute sa vie. Il s’est intéressé à cette question.

Reviewers and pundits called him a “literary stevedore” (New Yorker, 1951), a “dockside Montaigne” (Time, 1955), an “epigrammist on the waterfront” (Reporter, 1957), a “secular preacher” (Christian Century, 1963), a “philosopher of the misfits” (Time, 1963), a “docker of philosophy” (Life, 1967), and a “blue-collar Plato” (Newsweek, 1967).

«Le fait est que, jusqu’à maintenant, une société libre n’a pas été bonne pour l’intellectuel. Elle ne lui a pas accordé un statut supérieur pour soutenir sa confiance. Elle ne lui a pas facilité non plus l’obtention du sens incontestable de son utilité sociale.

C’est que l’intellectuel a le sens d’être utile surtout lorsqu’il dirige, donne des instructions et planifie ( en somme quand il se mêle des affaires des autres) et il se sent superflu et négligé quand le peuple se croit compétent pour régler ses affaires (…).

Ce sentiment de l’intellectuel qu’il est important est menaçé dans une société libre; comme une économie robotisée peut être menaçante pour le sens de la valeur d’un ouvrier. Tout ordre social qui peut fonctionner avec un minimum de leadership sera anathème pour un intellectuel.»

1933435100Eric Hoffer

The Ordeal of Change, Chapter 12 ‘Concerning Individual Freedom’

Eric Hoffer écrivait dans « The Ordeal of Change » : « Il est plus facile d’aimer l’ensemble de l’humanité que son voisin. Peut-être y a-t-il même un certain antagonisme entre l’amour de l’humanité et l’amour du voisin; être peu capable de s’entendre avec ceux qui sont près de nous accompagne souvent une haute réceptivité à l’idée de la fraternité des hommes. Il y a un siècle, un propriétaire russe nommé Petrashevsky en vint à une conclusion remarquable : N’ayant rien trouvé qui valait mon attachement ni parmi les hommes, ni parmi les femmes, je me suis consacré au service de l’humanité. »

The Ordeal of Change , Chapter 13, ‘Scribe, Writer, and Rebel’

« The explosive component in the contemporary scene is not the clamor of the masses but the self-righteous claims of a multitude of graduates from schools and universities. This army of scribes is clamoring for a society in which planning, regulation, and supervision are paramount and the prerogative of the educated. They hanker for the scribe’s golden age, for a return to something like the scribe-dominated societies of ancient Egypt, China, and Europe of the Middle Ages. There is little doubt that the present trend in the new and renovated countries toward social regimentation stems partly from the need to create adequate employment for a large number of scribes. And since the tempo of the production of the literate is continually increasing, the prospect is of ever-swelling bureaucracies. »
 .

Autres extraits

http://www.kiosquemedia.blogspot.ca/2006_04_23_archive.html