Une lectrice nous signale (et nous la remercions beaucoup)
Au fait, comment écrit Valérie Trierweiler?
Ce livre n’est pas qu’une affaire, bonne pour l’auteur, son éditeur et son agent littéraire, mauvaise pour François Hollande; c’est aussi un livre, fait de phrases françaises. Valérie Trierweiler est d’ailleurs critique littéraire «En quoi le fait que j’écrive sur des romans peut gêner quelqu’un?» se demande-t-elle.
En rien, en rien. Mais on déplore que cet ouvrage ne soit pas un fac-similé de manuscrit: il y aurait eu sûrement des petits ronds sur les i, à la place des points. Car Trierweiler écrit comme une fillette de douze ans, et pas précoce. Des phrases à nez retroussé, des phrases à couettes, des phrases pleines de taches de rousseur. Mais attention, pleines de petits malheurs, comme dans un journal intime:
Je mesure [sic] ce soir-là l’expression “pleurer toutes les larmes de son corps”. Comme des insectes qui se cognent à la vitre, des pensées vont et viennent dans ma tête. Comment a-t-il pu me faire ça? Si nous nous aimons toujours, comment en sommes-nous arrivés là? Je pars le lendemain en Inde. Je me raccroche à cette perspective comme une naufragée à sa bouée.
(En Inde elle roule sur des «routes chaotiques», mais pas cahoteuses du tout.)
Cette jeune adolescente («Deux jours plus tard, nous avons une conversation. Dure. Très dure.» «J’ai les idées noires, très noires.» «Je lui écris que je l’aime toujours. Je suis en état de souffrance permanente tant son indifférence m’atteint»), cette jeune adolescente doit avoir un peu de mal à ranger sa chambre.
Quelle pagaille, ce livre ! Elle mélange le passé lointain, le passé proche, hier, avant-hier, met des flash-back dans les flash back. Mais elle prend des résolutions, «dès le soir même»: elle met des dates – et puis oublie. De toute façon tout est au présent. C’est simple et de bon goût. Mettre de l’ordre dans ses idées, c’est bon pour ceux qui n’ont jamais logé à l’Elysée. ( …)