OLYMPUS DIGITAL CAMERAClaude Aubin, policier à la retraite

Huffington Post

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Le grenouillage des officiers supérieurs

Depuis l’ère Duchesneau, la direction du département de police est devenue un vrai guêpier. Les coups fourrés sont monnaie courante. En nommant un grand nombre de commandants, devenus de vrais petits seigneurs régnant sur des fiefs, ce département a tué la loyauté. Les clans y sont légion et les amis amènent les amis. La trahison est omniprésente, au point tel que des corps policiers hésitent à partager l’information.

Suspensions de plusieurs officiers supérieurs à la demande de la GRC, départs précipités pour d’autres; arrestation de Benoit Roberge par la S.Q. sans aviser la direction au préalable, enquête qui se continue dans le secret; l’affaire Davidson glissée sous le tapis; le départ précipité de l’as enquêteur Philippe Paul; la fronde de certains subalternes associés à l’ancien directeur… Tout cela mène directement vers une tutelle.

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Trop de bois mort et peu de décision

Nous avons trop de policiers à Montréal. Oui, nous en avons trop. Le problème, c’est que beaucoup sont dans des bureaux. Les spécialistes! Des statisticiens, des analystes, des sociaux-communautaires, des relationnistes avec le public, avec la communauté, avec les médias, des spécialistes en négociation, des assistants, assistants d’assistants. Tout ça ne remplit pas les rues. En fait, en comptant les officiers qui les dirigent, on trouve près de 200 spécialistes en tout et en rien. Pendant ce temps, il y a un criant manque de bras sur le terrain. 

Il y a deux mois, j’ai été témoin d’une arrestation après laquelle il a fallu plus d’une trentaine de minutes pour savoir où irait le détenu. Aucun des officiers ne voulant l’homme dans ses cellules. Passant du Nord au Sud, puis à l’Est, pour se retrouver finalement au Nord, mais travaillé par les gars de l’Est. Ouf! Tout ça pour une violence conjugale. Il ne faudrait pas imaginer un meurtre!