24214db6-b1a2-4323-bc3a-5d541d049de4_ORIGINALCinquante nuances de Grey: là où les féministes (et les sexologues) qui protestent sont dans le champ.

Marie-Claude Ducas, La Presse

Je m’étais bien promis de ne pas rajouter à tout le bruit médiatique fait autour du médiocre film qu’est finalement  Fifty Shades of Grey (Cinquante nuances de Grey); lequel est basé sur un livre tout aussi médiocre, d’ailleurs. Mais là, avec ce que je lis et entends, sur l’influence néfaste de ce film supposément, quant à  “l’image et la condition des femmes”, je considère que je n’ai pas le choix…

(….)

Si tout ce beau monde avait tout faux ? Est-ce que la perspective de se retrouver devant un  Christian Grey ne représente pas, au contraire, le fantasme suprême de bien des superwomen fatiguées ? Allez-y voir : un homme qui arrive en disant “je suis en charge, fais ce que je te dis, ne pose pas de questions, je m’occupe de tout”… Quel repos, quel soulagement et quel plaisir quand on y pense ! N’y a-t-il pas bien des femmes prêtes à s’écrier « oui, chéri, attache-moi après le calorifère si tu veux, je ferai tout ce qu’il te plaira ?»

Et, se pourrait-il que les femmes des années 2000, après des décennies à se retrouver en face d’hommes plus ou moins « roses », réservés, toujours incertains de la conduite à adopter… réalisent tout à coup qu’elles s’ennuient de quelque chose ? Comme je l’ai déjà écrit, le fameux Christian Grey est quand même un homme qui, au départ, ne craint pas de manifester clairement à une femme qu’elle lui plaît.