IMG_4618Un abonné nous signale: “Écoutez l’entrevue pour voir comment ça se passe dans les réunions d’étudiants, elle fait une révélation surprenante à la fin.”

(Entrevue au 98,5 FM)

Ce n’est pas vraiment surprenant. Nos révolutionnaires du Cégep ont tout simplement adapté aux assemblées étudiantes les idées de ce bon vieux Lénine.

(…)

En 1902, Lénine écrit Que faire? dans lequel il explique une nouvelle tactique révolutionnaire.

Tous les fidèles de Marx croient que les ouvriers vont faire la révolution. Mais Lénine ne croit pas que les ouvriers sont conscients de former une classe sociale et encore moins que cette classe sociale est appelée à renverser le gouvernement. C’est pourquoi ils sont si souvent prêts à faire des compromis avec leurs patrons plutôt que de se révolter. «Livrée à ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu’à la conscience syndicale. La conscience de classe politique ne peut lui être apportée que du dehors.»

Sa conclusion: la dictature des travailleurs est une chose trop importante pour être laissée aux travailleurs. À qui alors? À un parti centralisé et quasi militaire qui regroupera des révolutionnaires professionnels, les seuls capables de faire une lutte, nécessairement armée, contre la bourgeoisie, et cette lutte culminera dans une révolution nécessairement victorieuse.

Au milieu de 1903, une soixantaine de socialistes russes, démunis de tout et perpétuellement en chicane entre eux, se réunissent à Londres (la Grande-Bretagne est alors le seul pays qui ne considère pas comme un crime le fait de penser n’importe quoi, y compris le renversement d’un gouvernement). Leurs débats orageux vont prendre une énorme signification dans l’histoire du monde.

La plupart pensent arriver au pouvoir par des réformes, des élections, sans violence. Ils acceptent comme membre du parti quiconque en partage les vues et ne veulent pas l’obliger à militer. Lénine ne croit pas que le communisme puisse être réalisé par étapes, par des réformes et par des décisions prises à la majorité des voix.

Lénine, génie de la procédure, attend le départ de la plupart de ses opposants puis fait adopter par une petite majorité (bolchevik) son idée d’un parti centralisé dont les membres forment une troupe de choc de révolutionnaires. Désormais le parti russe a deux ailes, les modérés (mencheviks) et les bolcheviks de Lénine.

(Extrait de Petite histoire des camarades québécois)