Une histoire de sirop d’érable
Le Québec est-il en train de perdre son statut de royaume de l’érable à cause d’une autre de ces politiques agricoles faites pour protéger ses acquis ? demande Pierre Duhamel.
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Le sirop d’érable est rendu tellement populaire que des investisseurs se lancent dans la bataille et achètent des érablières et des terres pour doubler, tripler ou même augmenter de plus de 20 fois le nombre d’érables entaillés.
Qui profite de cet engouement ? Les producteurs québécois, qui contrôlent 71 % d’un marché mondial évalué à 160 millions de tonnes de sirop l’an dernier ?
Non. Les producteurs acéricoles québécois sont soumis à des quotas imposés par leur toute-puissante fédération et ne peuvent pas hausser leur production.
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Ceux qui profitent de la croissance de la demande, ce sont surtout les États américains (comme le Vermont). Alors que la part de marché du Québec a baissé de 80 % à 71 % depuis trois ans, celle des producteurs américains est passée de 16 % à 23 %.
La tendance est forte et elle est alimentée par une entreprise comme Sweet Tree, qui appartient à un fonds d’investissement. Elle a entaillé 95 000 érables jusqu’à maintenant et souhaite porter ce nombre à 500 000 entailles. Le sirop d’érable n’est plus une petite affaire saisonnière d’agriculteurs qui possèdent des terres boisées, mais un vrai business.