Libération des camps: commémorations en Europe
Les dirigeants européens ont honoré dimanche les victimes des atrocités nazies et averti que «le pire peut encore se produire» en Europe, lors de trois cérémonies commémorant la libération des camps de Bergen-Belsen en Allemagne, Jasenovac en Croatie et du Struthof en France.
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(Vidéo 46.32) La découverte des camps de la mort (1944 – 1945)
Les camps de concentration nazis sont des centres de détention de grande taille créés par le Troisième Reich d’Adolf Hitler à partir de 1933 et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour interner, exploiter la force de travail et tuer des opposants politiques, des résidents d’un pays conquis, des groupes ethniques ou religieux spécifiques, etc. Ce sont les détenus qui sont forcés de construire ces camps, les victimes travaillant dans des conditions inhumaines, y laissant souvent leur vie. Le Troisième Reich utilisa les camps de concentration, comme ceux de Dachau ou Buchenwald pour éloigner et terroriser les opposants politique au régime, puis pour y interner les tziganes, les Témoins de Jéhovah, les homosexuels et les « éléments asociaux » comme les criminels, vagabonds, etc.
Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ces camps se multiplient pour y enfermer les résistants et opposants de toute l’Europe occupée, mais aussi pour constituer un réservoir de main-d’œuvre servile. Le travail y était épuisant, la nourriture insuffisante, les soins pratiquement inexistants, les mauvais traitements réguliers et la mortalité élevée. Tout visait à déshumaniser les victimes et à les conduire à une mort rapide.
Dans le cadre de la destruction des Juifs d’Europe, sont également créés, à partir de 1941, 6 camps d’extermination, dont la nature et les objectifs sont distincts de ceux du système concentrationnaire.
L’évacuation des camps par les SS à cause de l’avance des armées alliées s’étala sur une période d’un an avec l’accord des Gauleiter et des Höherer der SS und Polizeiführer(HSSPH). Dès juillet 1944, les troupes soviétiques découvrent et libèrent les premiers camps, sans forcément prendre conscience de l’ampleur du phénomène ; le 27 janvier 1945, Auschwitz, le dernier camp d’extermination encore en activité, est à son tour libéré par les soviétiques. La majorité des camps sont libérés par les troupes alliées au fur et à mesure de leur progression : les russes libèrent notamment Sachsenhausen le 22 avril, et Ravensbrück le 30 ; les britanniques Bergen-Belsen le 14 avril, les américains Flossenburg le 23 avril, Dachau le 29, Neuengamme le 4, et finalement Mauthausen le 5 mai. Quant au camp de Buchenwald, une partie des déportés en prennent le contrôle le 11 avril 1945, quelques heures avant l’arrivée des Américains.
On estime à plusieurs millions (4 à 6 généralement) le nombre de personnes qui ont transité dans un camp de concentration nazi.