Anti-vaccination Steiner-Waldorf : le rapport de l’anthropologue Elisa Sobo
Article paru dans les Actualités de l’UNADFI n°224 de Mai 2015 :
Les récents cas d’épidémie de rougeole ont mis en évidence une catégorie de la population opposée à la protection vaccinale. Ce phénomène d’origine idéologique et culturel est un véritable casse-tête pour les acteurs de la santé publique qui peinent à trouver les arguments pour l’endiguer. Il touche notamment les parents des écoles Steiner Waldorf (1) auxquels s’est intéressée Elisa Sobo, anthropologue à l’Université d’État de San Diego (Californie).
Cette universitaire a choisi ces écoles pour leurs taux élevés d’enfants non vaccinés. Dans l’établissement où Elisa Sobo a fait son étude, plus de la moitié des parents (généralement instruits) avaient obtenu l’autorisation de ne pas faire vacciner leurs enfants pour «croyances personnelles ». Elle a constaté qu’ils avaient, en partie, fait le choix de l’établissement pour cette raison et qu’une fois les enfants scolarisés, leur croyance était renforcée par la culture de l’institution. Les arguments de leur opposition à la vaccination se structurent. Alors qu’ils se targuent d’être de libres penseurs profondément méfiants à l’égard des responsables du gouvernement et des grandes entreprises, ils fusionnent autour d’une norme culturelle et d’une identité commune qui accentuent leur position anti-vaccination et écartent ceux qui en dévient.
La pédagogie de Steiner soutient que les maladies infantiles contribuent au renouvellement cellulaire et à la croissance, et renforcent le système immunitaire.