Le déclin de la scientologie à l’ère d’Internet
Claire Levenson
Contrairement aux anciens, qui ouvrent des blogs dénonçant les dérives de l’Église, la scientologie semble complètement dépassée par l’univers numérique et les réseaux sociaux.
Aux États-Unis, le documentaire Going Clear: Scientology and the Prison of Belief, qui donne la parole à de nombreux anciens scientologues décrivant les abus subis au sein de l’Église, est un énorme succès. Deux semaines après sa diffusion le 29 mars, 5,5 millions de téléspectateurs l’avaient déjà vu –ce qui en fait le documentaire le plus populaire de la chaîne HBO après celui sur Beyoncé.
On y apprend que la scientologie –quoiqu’encore très riche– est en pleine crise de recrutement. Contrairement à ce que dit la hiérarchie de l’Église, qui parle de plus de 8 millions de membres et d’une expansion record ces dernières années, il y a environ 50.000 scientologues dans le monde entier, signale le journaliste Lawrence Wright, l’auteur du livre sur lequel est basé le film.
Ces chiffres sont confirmés par plusieurs sources. Aux États-Unis en 2008, un recensement des appartenances religieuses a établi que 25.000 personnes se déclaraient scientologues, soit moins que les Rastafariens. Tous les scientologues doivent normalement être inscrits sur la base de données de l’International Association of Scientologists, et ils ne sont environ que 20.000 à y être enregistrés.
«Ils n’ont jamais été dans une aussi mauvaise position, à la fois à cause d’une crise interne et de toute la publicité autour du documentaire», résume Tony Ortega, un journaliste qui tient un blog très documenté sur la scientologie.