Infographie: La crise d’Oka (Kanesatake)
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La crise d’Oka en huit dates
11 mars 1990
Une première barricade symbolique est érigée à l’entrée de la pinède convoitée par le projet d’expansion du golf. À la fin avril, celle-ci est remplacée par un vrai barrage de la route 344. La tension monte dans les semaines suivantes.
29 juin 1990
La Cour supérieure dépose une injonction ordonnant l’enlèvement des barricades. Les Mohawks refusent de s’y soumettre.
11 juillet 1990
Début de la crise d’Oka
La Sûreté du Québec donne l’assaut avec une force de 100 hommes. Dans un échange de tirs, le caporal Marcel Lemay, 31 ans, est tué. Les policiers se retirent, pendant que les Warriors de Kahnawake bloquent le pont Mercier. Le blocage des routes d’accès au pont sera maintenu durant 57 jours.
(À lire : article du Devoir du 12 juillet 1990)
17 août 1990
Le premier ministre Robert Bourassa demande aux forces canadiennes de remplacer les policiers de la SQ. On envoie 2500 soldats.
Du 25 au 31 août 1990
Des négociations ont lieu dans un hôtel de Dorval entre le ministre délégué aux Affaires autochtones et la Confédération iroquoise des Six Nations, considérée comme plus modérée que les Warriors. Le 30 août, cette confédération quitte les négociations. Robert Bourassa met fin aux négociations ; même si une entente avait été mise par écrit, elle ne sera jamais entérinée.
31 août 1990
Quatre des cinq barricades érigées sur la route 132 et sur le pont Mercier sont démantelées conjointement par l’armée et les Mohawks.
6 septembre 1990
Le pont Mercier est rouvert après presque deux mois de fermeture.
26 septembre 1990
Après 78 jours de siège, les Mohawks qui occupaient encore la zone se rendent aux militaires. On procède à l’arrestation de 41 personnes, dont deux purgeront des peines de prison.
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Kanesatake pourrait déclarer sa souveraineté
Les Mohawks revendiquent un territoire près de deux fois plus grand que l’île de Montréal
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Série du Devoir sur Oka
Par Valérian Mazataud et Sarah R. Champagne
Guerriers mohawks nouveau genre
Vingt-cinq ans après la crise d’Oka, les revendications territoriales piétinent, les cicatrices du conflit sont toujours perceptibles, le fossé demeure. Les luttes identitaires des jeunes Mohawks empruntent cependant de nouvelles avenues.
Recréer le lien social à travers l’art et la tradition
Megan Kanerahtenháwi Whyte débarque de sa voiture en s’excusant de son retard, sa petite fille a connu un réveil difficile. Elle transporte deux toiles longues de 7 pieds roulées sous le bras, une toute petite surface pour contenir tout l’univers mohawk : le mythe iroquois de la création, la dualité équilibrante de l’univers, la nécessité de prendre acte des différentes forces, le tout. « Je pense qu’il faut puiser dans la tradition pour mieux se comprendre et s’accepter », commence-t-elle.
Changer les perceptions négatives par l’engagement et l’écriture
Vingt-cinq ans après la crise d’Oka, les revendications territoriales piétinent, les cicatrices du conflit sont toujours perceptibles, le fossé demeure. Les luttes identitaires des jeunes Mohawks empruntent cependant de nouvelles avenues.
Une radio pour ressouder la communauté
Ils étaient bébés ou enfants durant la crise d’Oka. Même s’ils saisissent la pleine mesure de ce traumatisme collectif, ils se sont tournés vers l’action à l’échelle de leur communauté pour améliorer leur avenir. Par l’art, le sport, le journalisme, l’agriculture ou l’activisme, ces jeunes Mohawks revendiquent une nouvelle identité dans l’espace public : plus positive, plus engagée, plus inclusive.
Philippe Tsaronsere Meilleur a grandi aux limites du territoire mohawk de Kanesatake, dans la pinède tristement célèbre. Métis, il a été élevé sur cette frontière entre deux mondes : sa mère mohawk, son père québécois, avec des amis autant dans le village d’Oka que dans la communauté.