How Prozac Slew Freud: In the past hundred years psychiatry has come full circle: Psychoanalysis lost; medicine won
Edward Shorter
Not long ago I was lecturing in my course on medical history about people who had accused themselves of smearing feces on a crucifix or committing some equally sacrilegious act. In fact their beliefs had been delusional. They had done nothing of the kind, but one manifestation of their illness was this untrue self-reproach.
After the lecture an older student, a woman in her thirties, came up to me and said, “I’d like to talk to you.”
We went back to my office. She said, “You know those patients you mentioned with that kind of idea? I’ve been having those same thoughts myself.” She had been depressed.
“Are you being treated by someone?” I asked.
She nodded. “I’ve been seeing a psychoanalyst.”
My heart sank. Of all the treatments available for such a complaint, she had chosen the worst.
For her, psychiatric problems meant seeking psychoanalytic help, because she thought the terms were synonymous. Psychiatry, psychoanalysis, psychology—aren’t they really all pretty much the same thing? Millions of people think so.
In fact, psychiatry is the branch of medicine that specializes in diseases of the brain and mind, excluding the obviously organic ones that neurology treats. Psychology is the science of the mind, and psychological treatment consists mainly of psychotherapy. Psychoanalysis is the particular method of psychotherapy developed by Sigmund Freud in turn-of-the-century Vienna, and today it is virtually dead within psychiatry. The average psychiatrist will never ever ask patients about their dreams. Half of all visits to psychiatrists in America now end with the prescription of a psychoactive drug, such as the antianxiety drug Xanax or the antidepressant Prozac. Indeed, the discipline has changed radically in the past thirty years. Not one of the psychiatric verities of a couple of generations back has survived intact.
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Le Kiosque a publié
Extrait
(..) En 1987, le Prozac fait son apparition et cause une petite révolution. Il est utilisé pour traiter l’anxiété, la dépression, la boulimie, l’obsession, la panique, etc.
Le Prozac a un autre effet bénéfique: il aide à rendre les problèmes psychiatriques acceptables aux yeux du public. Le «fou» qui faisait peur est remplacé par le gars ordinaire qui souffre de stress et que la médecine peut aider. La dépression et les autres désordres mentaux ne sont que ça, des désordres mentaux qu’on peut traiter et non des failles de caractères.
Le coup mortel est donné par un néphrologue.
L’affaire Osherhof
Au début des années 80, Raphael Osherhof, 42 ans, un néphrologue, subit une profonde dépression à la suite d’une année difficile. Il devient agité et suicidaire. Incapable de dormir, perdant du poids, il abandonne sa pratique médicale. Il est hospitalisé au Chestnut Lodge à Rockville (Maryland), un hôpital spécialisé en thérapie analytique où il passe sept mois. On refuse de lui donner des médicaments et il doit suivre quatre sessions de psychothérapie par semaine. On veut qu’il régresse à l’enfance, moment où un traumatisme serait survenu, et construire à partir de là. Mais le traitement ne marche pas. À la fin de son séjour, il est encore agité, a perdu 40 livres et a toujours une insomnie sévère.
Désespérée, sa famille l’envoie à un autre hôpital, à Silver Hill. On lui donne des antidépresseurs et en quelques semaines, Osherhof est rétabli et peut retourner pratiquer la médecine. Mais pour lui avoir fait perdre plusieurs mois de sa vie, Osherhof décide de poursuivre l’hôpital Chestnut Lodge … et gagne. Cette histoire devient une cause célèbre en psychiatrie. Le traitement de la dépression sévère par les médicaments est tellement connu qu’en privant Osherhof de ce traitement, l’hôpital a commis une faute professionnelle.
Edward Shorter dans A History of Psychiatry, n’hésite pas à écrire “By the 1990s a majority of psychiatrists considered psychoanalysis scientifically bankrupt”