Un autre flop au tableau
2011
Jean Charest lie la réussite scolaire à l’arrivée des tableaux blancs interactifs (TBI) . « (…) Nous allons rapprocher l’école de nos jeunes, spécialement des garçons. (…) J’annonce que chaque classe de chaque école du Québec sera dotée d’un tableau blanc intelligent», avait dit M. Charest.
2011
Un mois après le discours inaugural de M. Charest, en février 2011, le cabinet de relations publiques National confie à son vice-président, Martin Daraîche, le mandat de faire du lobbying pour Smart Technologies auprès du ministère de l’Éducation.
2012
Smart Technologies a entrepris depuis plusieurs années une vaste entreprise de séduction. Le fabricant de TBI offre du matériel à des écoles, à des commissions scolaires et à des formateurs.
La société GRICS, qui regroupe de hauts cadres et des directeurs informatiques des commissions scolaires, profite elle aussi de la générosité de Smart. Or, ce sont ces cadres et conseillers qui suggèrent à leurs commissions scolaires quels appareils se procurer.
2012
La ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, nie tout favoritisme à l’égard de Smart Technologies.
2013
Dans un article déprimant pour les contibuables, La Presse révèle que la grande majorité des TBI sont commandés d’une façon inhabituelle à un fournisseur quasi unique: Smart Technologies, dont le lobbyiste est un ancien membre du cabinet de M. Charest.
(…) Le prix moyen d’un Smart Board est de 3458$, selon une résolution de la Commission scolaire de Montréal datant de novembre. La commission scolaire des Samares (Lanaudière) les a payés 5330$. Ce prix comprend le projecteur et l’installation. Or, selon nos recherches, les produits concurrents se détaillent entre 1300$ et 3000$ (voir encadré).
Pourtant, ni le ministère de l’Éducation, ni le CSPQ (ou le Conseil du Trésor), ni les commissions scolaires n’ont d’étude montrant la supériorité des Smart Boards.
2015
240 millions de dollars plus tard:
Conclusions d’une étude d’un centre de recherche de l’Université de Montréal effectuée auprès de 6000 élèves et 400 professeurs.
Elle révèle que Québec aurait pu trouver des solutions 10 fois moins chères au lieu d’imposer les TBI et que cette décision n’était «aucunement réfléchie». Les enseignants manquent de formation, les problèmes techniques sont nombreux et les élèves interagissent trop peu avec cet outil pédagogique.