L’ignorance voulue ou non est parfois un atout en temps d’élection.
La députée NPD de Laurier-Ste-Marie a écrit, la plume trempée dans ses larmes: “Le Canada (…) a, de tout temps, ouvert ses portes aux personnes dans le besoin, pendant les périodes de conflit et de catastrophe.”
Remarques:
-Au début du XX siècle, on n’accepte pas les immigrés noirs américains dans l’Ouest car ils ne pourraient pas supporter le froid.
Le péril jaune
-Depuis que le chemin de fer est terminé à la fin du XIX siècle, les syndicats et les groupes sociaux de la Colombie-Britannique trouvent qu’il y a trop de Chinois dans la province. Pratiquement chaque jour, à la une du Vancouver Province, des caricatures racistes avertissent que la province va être engloutie par les Chinois. Les affrontements sanglants entre travailleurs chinois et blancs sont réguliers.
Pour limiter l’immigration, Ottawa a imposé une taxe de 50$ à chaque Chinois qui vient travailler au Canada. La taxe passe à 100$ en 1902, puis à 500$ en 1904, une somme colossale à l’époque.
-En 1907, un engagement d’honneur est conclu avec le Japon afin de restreindre l’immigration en provenance de ce pays. La même année, un décret interdit l’immigration en provenance de l’Inde.
-En 1908, le gouvernement de Wilfrid Laurier ordonne aux nouveaux arrivants de l’”Asie” d’avoir au moins $200 en poche à leur arrivée au Canada, une fortune à l’époque. Pour les responsables de l’immigration, “Asiatiques” inclue les Arabes. Jusqu’à 1962, une vingtaine d’Arabes réussissaient à entrer au Canada chaque année, malgré un vaste choix de conflits et de catastrophes.
-En 1911 non seulement on ferme à double tour les frontières du Canada aux Chinois, mais tous les Canadiens d’origine chinoise, nés ici ou non, doivent s’enregistrer auprès du gouvernement. Pendant “les périodes de conflit et de catastrophe” : la guerre civile en Chine, l’invasion japonaise, la guerre entre les nationalistes et les troupes de Mao, le Canada n’ouvre pas ses portes.
-Between 1933 and 1939, Canada accepted only some 4,000 of the 800,000 Jewish refugees who escaped from countries controlled by the Nazis. Australia, by way of comparison, accepted 15,000, Britain 70,000, and the U.S. 200,000. In proportion to population sizes, Canada accepted only about one-fifth as many Jewish refugees as these other countries.
À l’écoute de ses émotions et des sondages, la députée NPD de Laurier-Ste-Marie, et, croyons-le ou non ancienne diplomate, ne semble pas connaître l’existence du Service d’information et de recherche parlementaire, la Rolls Royce de la recherche au Canada. Le Service est accessible à quelques catégories de privilégiés dont les députés. Un seul coup de téléphone, un seul, et on aurait envoyé à cette ancienne diplomate bardée de diplômes l’Alpha et l’Omega de l’histoire des réfugiés au Canada. Évidemment il faut connaître le Service et la députée n’occupe son poste que depuis quatre ans.
Le Kiosque avait déjà écrit:
Le service d’information et de recherche parlementaires (SIRP)
Ce service, inconnu de la plupart des journalistes, fournit des services de consultation individualisés aux parlementaires, répondant à des questions qui nécessitent des recherches et des analyses dans des dossiers juridiques, économiques, scientifiques ou sociaux. À la demande des sénateurs et des députés, les attachés de recherche se procurent les documents nécessaires et en font l’analyse, après quoi ils rédigent des lettres, de courtes notes ou des documents de recherche plus volumineux.