Japan, Kanto Region, Tokyo Prefecture, Bunkyo Ward, University Of Tokyo (Photo by: JTB Photo/UIG via Getty Images)
Japan, Kanto Region, Tokyo Prefecture, Bunkyo Ward, University Of Tokyo (Photo by: JTB Photo/UIG via Getty Images)

En réponse à une demande du gouvernement japonais, 26 universités japonaises ont annoncé hier qu’elles fermeront leurs facultés de sciences humaines et sociales ou réduiront significativement leurs activités dans ces programmes.

Alarm Over Huge Cuts to Humanities and Social Sciences at Japanese Universities, par Nash Jenkins du Time

Dans une lettre adressée aux 86 universités nationales en juin, le gouvernement de Shinzo Abe les a enjointes d’abandonner les programmes de sciences humaines et sociales pour se tourner vers des programmes plus utiles à la société japonaise, comme les sciences naturelles. Des 60 universités offrant ces programmes, 26 ont choisi d’obtempérer.

Dans une lettre ouverte au Japan Times, Takamitsu Sawa, president de l’Université de Shiga, rapporte les propos d’un membre du ministère de l’Éducation qui aurait affirmé que les étudiants en sciences humaines et sociales feraient mieux d’étudier “la programmation de logiciels de tenue de livres et de comptabilité plutôt que l’ouvrage Economics de Paul Samuelson, et les techniques d’interprétariat du japonais à l’anglais plutôt que les travaux de Shakespeare”.

De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le caractère anti-intellectuel et utilitariste de cette décision. Les universités de Tokyo et de Kyoto, qui figurent parmi les 100 meilleures au monde, ont refusé d’appliquer le décret.