Vague de vols d’ifs en forêt privée
La Sûreté du Québec et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, affirment avoir reçu des appels dénonçant le vol d’ifs du Canada en forêt privée.
Un article de La Terre de chez nous
Comme la plupart des journalistes qui considèrent les chiffres comme une genre de chlamydia, l’article de La Terre ne précise ni le prix de vente de l’if ni son utilisation (et réfère à un dossier de La Terre non accessible sur le web). Aussi, la journaliste Brite Pauchet a bien voulu nous donner le contexte.
La Récolte de l’if au Québec
L’if du Canada soulève de plus en plus d’intérêt puisqu’il possède une teneur élevée en composés de la famille des taxanes. Ces derniers servent d’ingrédients actifs dans de nombreux médicaments utilisés pour traiter certains cancers, notamment celui du sein, et d’autres maladies dont le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques et la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui, on découvre de plus en plus d’avenues médicales pour les produits extraits de cette plante.
Commercialisés depuis plus de 12 ans, les produits pharmaceutiques qui incorporent des taxanes, tels le paclitaxel et le 10-DAB, ont enregistré des ventes de 4,2 milliards $ US en 2003.
…
En forêt privée, le dernier relevé de 2003 du rapport annuel des syndicats et offices de producteurs de bois du Québec indique que 495 585 kg d’if ont été récoltés dont la majorité a été achetée par Bioxel Pharma.
(elle était de 300 000 livres en 2000 d’après la référence suivante)
http://www.partenariat.qc.ca/pdf/fiches_tech/recolte_if.pdf (article de 2005)
L’if du Canada (Radio-Canada)
On retrouve le «paclitaxel» dans les aiguilles et les branches de l’arbuste. Les concentrations de cette molécule sont néanmoins infimes. En fait, il faut 25 à 30 tonnes d’if pour faire un kilo de paclitaxel.
Depuis les années 1990, les chimistes savent synthétiser le taxol et ses dérivés sans avoir besoin de recourir à l’arbre (référence personnelle, un chimiste).
Le 8 décembre dernier, le gouvernement du Québec a procédé à l’annonce officielle de l’attribution d’un permis d’exploitation d’usine de transformation primaire du bois pour l’if du Canada à la Coopérative forestière Ferland-Boilleau ainsi que d’un droit valide jusqu’en 2018 pour l’approvisionnement de cette ressource. Une bonne nouvelle pour la coopérative de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui, tel que rapporté dans l’édition d’octobre du journal Le Monde Forestier et ici, a trouvé un bon filon de développement en l’if du Canada.
Le Centre de valorisation des ressources forestières a donc fait l’acquisition de quelques pièces d’équipement qui permettent de sécher les aiguilles et de les réduire en poudre. La poudre est ensuite ensachée dans des poches contenant de 500 kg à 600 kg. Ce travail en usine fournit de l’emploi à cinq travailleurs. Résultat de cet effort pourtant tout récent : une production de 30 tonnes de poudre. Mais 30 tonnes, ça n’est qu’un début puisque l’entreprise acheteuse, un géant de l’industrie pharmaceutique basé en Inde, la compagnie Intas, en cherchait 120 tonnes. «Le projet s’est développé très rapidement. Comme on a commencé à récolter en août, on a eu seulement deux mois, mais la récolte peut se faire sur six mois», explique ÉRIC ROUSSEAU, directeur général de la Coopérative forestière Ferland-Boilleau.