Une loi de trop

Un texte de Brian Miles dans Le Devoir

Le projet de loi 59 est une abomination. Obnubilée par les bonnes intentions — réprimer l’expression de haine et d’intolérance est un objectif louable en démocratie —, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a perdu de vue les torts potentiels à la liberté d’expression.

Les amendements apportés au projet ne modifient en rien sa substance. En donnant à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ)  le pouvoir d’enquêter sur l’expression de discours haineux ou incitant à la violence, Québec ouvre la voie à la multiplication des plaintes frivoles. Des groupes religieux ou minoritaires assimileront la critique, la chronique virulente ou la satire à des expressions de haine. Et ils exigeront réparation.

(…)

À Ottawa, les conservateurs ont dû retirer à la Commission canadienne des droits de la personne le pouvoir de lutter contre le discours haineux pour mettre un terme aux poursuites excessives de groupes que des commentateurs avaient certes offensés, mais nullement exposés à la haine.

Jacques Frémont, le président de la - Commission des droits de la personne du Québec
Jacques Frémont, le président de la – Commission des droits de la personne du Québec

Le Kiosque avait publié: Un berger qui veut limiter la liberté d’expression. Le Kiosque vous laisse deviner qui seront les moutons.