«On est à la limite de ce qu’on peut attendre du commerce des denrées agricoles». Les sols sont épuisés, on a dégradé les terres et on a pollué les nappes phréatiques.
Entrevue avec le professeur Jean-Louis Rastoin, fondateur de la chaire UNESCO en « Alimentations du monde » et membre de l’Académie d’Agriculture de France.
«Une des conséquences est la concentration importante d’entreprises. Par exemple, il ne reste aujourd’hui qu’une demi-douzaine de firmes agrochimiques qui contrôle la quasi-totalité du marché des semences et des produits phytosanitaires.
En France, il n’y a plus qu’une seule centrale d’achat qui réunit deux grands distributeurs. Ensemble, ils font 40 % des achats alimentaires. Leur poids est énorme. Ces distributeurs font pression sur les industriels de la transformation pour baisser les prix. Ceux-ci se tournent ensuite vers les agriculteurs et exigent des rabais sur leurs produits.»
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«On calcule que pour chaque dollar alimentaire dépensé par le consommateur, l’agriculteur ne touche plus que 7,7 cents. C’est deux cents de moins qu’il y a dix ans.»