Depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin, la prison redevient une arme de répression politique en Russie. Des centaines d’opposants au régime sont enfermées dans des “colonies” surpeuplées et traités avec la même inhumanité que les 700 000 détenus de droit commun. Comme deux filles du groupe Pussy Riot condamnées à deux ans de détention pour avoir chanté un couplet anti-Poutine dans une église. La prison est censée “rééduquer” ceux qui sortent du rang. A la moindre incartade, les coups pleuvent. Des dizaines de milliers de détenus subissent tabassage, tortures, viols, ainsi qu’en témoignent les vidéos, récupérées par des ONG, diffusées ici. Pour être laissés en paix, la plupart des prisonniers acceptent le racket généralisé des gardiens. Cela commence par de menus objets que doivent fournir les familles, puis les enchères montent. Il en faut toujours plus… (Sylvie Véran, Nouvel Observateur)