Le Ku Klux Klan, Farid Ameur, 2009, Éditions Larousse

Il faut toujours prendre avec des pincettes les livres écrits par des Français sur un phénomène américain quelconque. Souvent, ils n’y sont jamais allés et ne parlent même pas anglais. La façon rapide de vérifier est de jeter un œil sur la bibliographie et de regarder dans l’index si l’auteur parle du Québec. C’est le cas de ce livre sur le Ku-Klux-Klan.

Il raconte ici l’histoire du Ku-Klux-Klan au Canada qui comprend quelques bons paragraphes sur le Klan en Saskatchewan et les affrontements avec les Canadiens français. Puis, il aborde le Québec.

« Le Québec, écrit l’auteur, est en revanche moins propice à l’éclosion du mouvement. (…) Des églises catholiques ont brûlé par dizaines au Québec et au Manitoba en 1922. »

Archifaux. Le Klan n’a pas incendié une seule église. Des gens sous le choc ont accusé le Klan, ce qui est différent.

Le Klan haïssait les catholiques et les Juifs. Alors, avec les Canadiens-Français d’un côté, les Irlandais catholiques de l’autre, plus les Juifs, les chevaliers de la cagoule ont été on ne peut plus discrets à Montréal. Il semble qu’il n’y ait eu qu’une seule marche à Montréal durant les années vingt.

L’auteur éclairé aborde ensuite la période moderne…

« Au Québec, enfin, peut-on lire, le skinhead Michel Larocque, qui s’était déjà fait connaître en fondant White Power Canada, un groupe suprématiste blanc extrêmement violent affilié à l’Empire invisible des Chevaliers du Ku Klux Klan (IEKKK), lance en 1993 le Mouvement des revendications des droits de la majorité, une organisation alliée à un Klan de l’Arkansas. On ignore le nombre de ses fidèles. »

« Extrêmement violent », on veut rire. Michel Larocque, fils de flic et ancien étudiant en Arts du Cegep du Vieux-Montréal, n’a jamais fait quoi que ce soit de violent. Et pour cause ! Son groupe comprenait moins de dix personnes, dont deux adultes seulement : Larocque lui-même et une femme de Chicoutimi. On avait beaucoup parlé de lui parce que TQS avait filmé un défilé full cagoule d’une demi-douzaine de Klansmen dans une rue de Montréal. Larocque m’avait confié à l’époque que le groupe n’avait pas les moyens de se payer des cagoules et que c’est le journaliste – qu’on ne nommera pas- qui avait payé une couturière. Le journaliste avait payé aussi la bière avant les entrevues pour avoir des témoignages plus sentis…