Escherichia Coli sous haute surveillance?
Depuis une vingtaine d’années déjà, la simple évocation du nom de cette bactérie fait frémir les industriels de l’agroalimentaire. Et pour cause : rien qu’aux États-Unis, une des souches pathogènes, l’E. Coli O157:H7, est responsable de milliers d’intoxications alimentaires, du décès de centaines de personnes et du rappel de milliers de tonnes de viande de bœuf hachée et de légumes.
Dans bien des cas, l’industrie alimentaire contrôle uniquement la présence dans les aliments de cette seule forme virulente d’E. Coli. Elle omet par la même occasion de tester la présence de six autres souches d’E. Coli. Les « big six » comme les nomment les experts de la santé publique américaine. Des cousines plus rares, mais tout aussi toxiques. En avril dernier, 26 personnes dans cinq États américains ont été intoxiquées par une laitue romaine imprégnée par l’une de ces souches.
Une émergence de cas qui commence à faire réfléchir des autorités de réglementation (FDA, USDA) et des industriels au courant depuis des lustres de ce risque potentiel.
Note : Du côté canadien, l’Agence d’inspection des aliments (ACIA) est déjà capable de détecter spécifiquement la présence de l’E. Coli 0157 dans les produits frais. Pour pouvoir faire de même avec les autres souches toxiques d’E. Coli, l’ACIA développe actuellement une méthode de détection plus précise. À ce jour, la méthode de détection utilisée permet à l’ACIA de confirmer de façon générale la présence d’une ces souches toxiques sans toutefois pouvoir lui « coller » un nom.
Même son de cloche à la direction de l’inspection des aliments du MAPAQ, les méthodes d’analyse permettent de dépister et confirmer la présence d’une des souches toxiques et même spécifier si c’est l’E. Coli 0157. Par contre, pour les autres membres de la famille, le test analytique reste à développer. C’est l’un des mandats de l’ACIA.
Bruno Geoffroy