Pendant le lock-out des débardeurs, les journalistes ont cueilli des communiqués et recueilli les propos des porte-parole. Personne n’a dit quoi que ce soit de tangible sur les salaires. Les journalistes n’ont pas pensé à le demander.

Le canal Argent, par exemple, nous dit :

“Selon le communiqué, la nouvelle entente collective est de quatre ans et va couvrir la période de janvier 2009 à décembre 2012. L’accord comporte des augmentations de salaire salariales de 1,5 % à 2,5 % pour les débardeurs. »

Heureusement, il y a des exceptions. Voici quelques extraits d’un article particulièrement instructif :

« Plus de 70% des débardeurs gagnent entre 80 000 et 100 000$ par année; le reste, soit le quart, peut gagner jusqu’à 120 000$ par an.”

« Leur salaire est de 31 $ l’heure en journée, de 45$ le soir, de 60$ la nuit, les fins de semaines et les jours fériés. L’organisation du travail prévue par la convention collective est encore plus avantageuse pour ces travailleurs et renforcent leurs salaires élevés. Par exemple, un navire ne nécessite pas toujours un opérateur de grue, mais lorsque sa présence est nécessaire pour une heure de travail, l’employeur est obligé de payer deux opérateurs pendant une durée de 8 heures. C’est ce que prévoit la convention collective des débardeurs. Par ailleurs, la majorité des débardeurs travaillent à « relais », ce qui veut dire qu’un opérateur de grue travaille 4 heures et qu’il est en pause 4 heures. (…) S’il travaille sur le quart de nuit, il est payé au taux double, soit payé pour 16 heures normales alors qu’il n’a travaillé que 4 heures. »

……..

Ce qui suit, tiré d’un article de Maude Messier paru dans L’Aut’Journal, est ce qu’on appelle du journalisme engagé :

“N’en déplaise à ceux qui rêvent que les luttes ouvrières soient choses du passé dans un «Québec moderne», le conflit de travail imminent dans l’industrie de la construction, tout comme celui des débardeurs du port de Montréal plus tôt cet été, démontrent bien la nécessité du militantisme et de la solidarité syndicale.”