Dans un article de Vincent Marissal Un fonctionnaire qui se ferait prendre à couler de telles informations perdrait son job illico presto. »

Pas tout à fait.

Luc Chartrand écrivait dans L’Actualité (1 février 2004, p. 50) :

« Bon an, mal an, le gouvernement du Québec tente de mettre à la porte environ 50 de ses employés. Les causes invoquées, ainsi que le prévoient les conventions collectives, incluent l’incompétence, la malhonnêteté, l’insubordination ou l’insuffisance du rendement. Presque toutes les tentatives de renvoi font l’objet d’un grief. Dans près de la moitié des cas, le syndicat obtient gain de cause et on aboutit donc, en moyenne, pour les 60 000 fonctionnaires et employés de l’État, à quelque 30 congédiements effectifs par an – soit environ un pour 2 000 employés, ou 0,05%.

Lorsqu’on parcourt les jugements du tribunal d’arbitrage, on comprend à quelle extrémité il faut en arriver pour assister à ce rare événement. À preuve, le cas de cet employé du ministère de la Justice, remercié après avoir produit de faux certificats médicaux justifiant 3,4 années d’absence en huit années de service: il aura fallu huit ans pour aboutir au congédiement et encore quatre pour épuiser les recours en grief! Derrière la langue de bois dans laquelle ils sont rédigés, la plupart des dossiers racontent des destins extrêmes, marqués par l’alcoolisme ou la toxicomanie. L’absentéisme chronique s’y chiffre en mois par année. Le manque de compétence n’est que rarement invoqué.

Quand le président du Syndicat de la fonction publique du Québec, Michel Sawyer, écrit que “la sécurité d’emploi des fonctionnaires ne limite en aucune façon [l’italique est de nous] le droit de l’employeur de congédier ou de mettre à pied un employé pour une cause juste et suffisante“, on se pince. »