“Néanmoins, l’esprit de l’abondance et du luxe, le désir de manger bien, nous ont conduits du resto aux fourneaux. Avouons ici que les médias nous ont formidablement stimulés, tout en nous dispensant l’essentiel de notre éducation culinaire. Car ce qui est incroyable, c’est que nous avons véritablement éteint le téléviseur pour mettre la main à la pâte. Qui sait quelle mouche nous a piqués, mais nous sommes passés à l’acte! Nous avons vu les chefs, et avons décidé de les suivre. Enfin… on s’en est inspiré! Et comment! Faire à manger est devenu une véritable passion qui s’observe pareillement dans tous les pays industrialisés. C’est plus qu’un engouement, c’est un véritable mouvement de masse!”

(….)

“On dirait qu’en apprenant la cuisine, les consciences s’éveillent. Car il y a une petite révolution qui se trame, en catimini, dans cette pièce que les dernières générations de femmes ont plus ou moins reniée. D’abord, il y a des efforts de discernement dans cette volonté de contrôler les aliments que nous ingérons. On comprend que ce n’est pas parce que quelque chose se vend qu’on doit l’acheter. On s’interroge sur la valeur nutritionnelle des aliments, on s’informe de leur provenance, on développe un souci de l’hygiène et de l’éthique. On apprend, bien sûr, les notions de dosage, d’équilibre et d’harmonie. Et puis, il faut en cuisine développer une vision. Nous dépassons l’ici et le maintenant. Penser un plat, c’est imaginer par salivation, anticiper l’effet des saveurs, des textures… et des calories! Car il faut aussi songer à la bonne digestion des convives! Il faut faire les courses, réfléchir aux quantités, savoir où se procurer les bons aliments et déterminer son budget. Cuisiner suppose une recherche, ainsi qu’une certaine expérience.”

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Le Kiosque avait déjà signalé:

Pourquoi étudier? Des réponses et un plaidoyer d’Hélène Côté

Savoir par cœur et par amour (Extrait)

“Étudier n’est pas facile! On croit tout comprendre ou on se décourage, on s’ennuie, on s’endort, on veut jouer dehors, on accumule les retards en espérant que la chance soit de son côté venu le temps de l’examen. Alors rois et reines de la rêverie, de la procrastination, du téléphone et des jeux vidéos: on ne vous laissera pas tranquille parce que c’est la vie qui vous attend au tournant. Allez! À vos bouquins!”

Trouver racine en terre d’immigrés.

Extraits :

« Des accommodements raisonnables? Pas sûr, puisqu’ils sont en train de nous faire perdre la raison! »

« Nous sommes d’un naturel bienveillant et l’accueil est chez nous coutume. D’ailleurs, nous sommes une terre d’immigrés. Seulement, depuis quelque temps, l’immigration dérange. Les accommodements faits aux immigrants dans le respect de leurs droits – et conformément à notre droit – ont semé la grogne envers ceux-ci et fait naître une sorte de ressentiment envers notre propre gouvernement. Le problème est qu’aussi «raisonnables» soient-ils, les accommodements dérangent un je-ne-sais-quoi en nous qui n’a rien avoir avec la raison… ou plutôt si! Être raisonnable: «qui agit selon la raison, le droit, l’équité», nous informe le dictionnaire Littré. Mais aussi: «qui agit avec résignation…» »

« Il y a quelque chose qui nous hérisse et voilà qu’on se redresse. Le voile des musulmanes, on ne peut plus le voir, parce qu’il symbolise la négation de l’égalité homme/femme, mais sûrement encore davantage parce qu’il défie l’ensemble des valeurs et des attitudes occidentales comme la laïcité, la sécularisation qui traduit la primauté de la raison, l’individualisme et la liberté d’agir comme bon nous semble. Il remet aussi en question notre goût pour la séduction, la consommation, la mode, les plaisirs faciles (oui!), la technologie, le progrès. En fait, le voile semble renier tout notre mode de vie. Chez nous. Pour dire les choses autrement, ce n’est pas la femme musulmane que le voile humilie. C’est la vie occidentale!