Livres d’histoire: les Québécois méritent mieux
Frédéric Bastien, La Presse.
L’auteur est professeur d’histoire au collège Dawson.
« la vente de livres d’histoire écrits par les universitaires tourne autour de 100 à 200 au Québec »
Pendant ce temps-là nos organismes subventionnaires donnent 128 000$ de fonds publics à un groupe de trois historiens de l’université de Sherbrooke et Montréal pour qu’ils étudient «la construction de la masculinité à travers l’observation des normes et déviances masculines dans les collèges classiques au Québec» entre 1800 et 1960.
Malgré l’étroitesse de tels sujets, les tenants de l’histoire sociale se targuent d’écrire une histoire qui n’est pas celle des élites, souvent des hommes blancs, et affirment donner la parole aux ouvriers, aux minorités, aux femmes ou aux couches populaires.
Le problème est justement que le peuple ne veut pas de cette histoire. Selon les chiffres de l’historien Jack Granatstein, la vente de livres d’histoire écrits par les universitaires tourne autour de 100 à 200 au Québec, contrairement par exemple aux milliers de copies vendues par les biographies politiques. Ajoutons que les monographies universitaires ne seraient presque jamais publiées sans les subventions à la publication qui leur sont octroyées.
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Aussi
Cachez cette histoire que je ne saurais voir !
Moins de 5% des cégépiens étudient l’histoire du Québec
L’historien (Gilles Laporte) qui enseigne au cégep du Vieux-Montréal révélait que moins de 5% des étudiants qui sortent du cégep suivaient un cours d’histoire du Québec. D’ailleurs, le cours intitulé Histoire du Québec est pratiquement en voie de disparition puisqu’il n’est enseigné que dans une dizaine d’établissements (sur 46 cégeps) et ne compte plus que pour 13 % des cours d’histoire donnés au cégep, contre 25 % en 1990.
Enseignement de l’histoire: Ignorance collective
Un éditorial de Marie-Andrée Chouinard (Le Devoir)
Après avoir montré le vide abyssal du collégial et l’inquiétant tournant du secondaire, l’analyse se tourne vers l’université, montant d’un cran l’inquiétude collective : nos futurs maîtres d’histoire enseignent à partir d’une matière beaucoup trop mince, les facultés se dégarnissent peu à peu d’experts en histoire nationale du Québec, les recherches négligent ce champ capital. Bref, l’histoire du Québec s’en va à vau-l’eau !
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Mais en littérature, tout va bien.
Dans la série: Claque les bretelles
L’Autr’ journal, février 2012.
« Considérant que la littérature québécoise est notre littérature ; reconnue internationalement comme l’une des littératures d’avant-garde dans le monde, lue, publiée, coéditée, traduite, vendue, étudiée, commentée, analysée dans de nombreux pays à travers le monde » Bernard Pozier »
– Plaidoyer pour l’enseignement d’une littérature nationale.
Direction Arlette Pilote, Fides, 2011.