Lu sur le blogue de Mahtieu Bock-Côté

C’est une tentation autoritaire bien étrange qui prend forme à travers le discours thérapeutique des idéologues de la santé publique. L’État thérapeutique qui s’installe mobilise plusieurs idéologies pour rééduquer la population. Souvent c’est la santé publique. Mais c’est aussi l’idéologie diversitaire avec sa promotion du multiculturalisme. Mais c’est aussi l’écologisme et sa tentation d’envahir la vie privée. Car l’État thérapeutique considère la société comme une population malade en général, que l’expertocratie doit rééduquer. L’État thérapeutique infantilise la population, la croit sous-développée culturellement, et travaille alors à lui inculquer les valeurs du jour. On ne fait plus confiance à la liberté individuelle. Non plus qu’au jugement de chacun. Et encore moins au sens commun.

Ce sont de nouveaux curés qui cherchent à contrôler nos vies, qui codifient un nouvel index et qui ne cessent de multiplier les interdits. On voit venir le jour où déroger du guide alimentaire canadien à l’écran sera l’interdit le plus suprême. On voit surtout comment la liberté est vidée de son sens. D’insupportables petits censeurs passent la société à la loupe idéologique et voudraient contrôler les relations sociales pour fabriquer en laboratoire un homme aseptisé, sans passions, sans désirs, sans défauts, sans rêves, sinon celui de se maintenir en vie dans un bocal où on le félicitera de son impuissance parce qu’il pourra se momifier en paix.