Jean-Philippe Warren
Montréal: VLB

Les auteurs, qui comptent parmi les meilleurs spécialistes de la question, présentent une série de tableaux qui donne une idée de l’ampleur du territoire couvert par l’histoire des sexualités. Ils se penchent ainsi sur des sujets aussi divers que l’éducation, le corps, les communautés religieuses, la censure, l’armée, la pornographie, la sexologie, la contreculture, la science, les mouvements des gais et lesbiennes, le culturisme, ou encore le «cinéma de fesses».

De cette lecture, on sort convaincu que la sexualité est bien non seulement une question de moeurs – comme on le disait autrefois –, mais aussi une affaire hautement politique qui participe de la dynamique profonde des sociétés.

Avec les textes de : Denyse Baillargeon, Caroline D’Amours, Michèle Garneau, Patrizia Gentile, Christine Hudon, Jeff Keshen, Marc Lafrance, Nicole Laurin, Tamara Myers, Viviane Namaste, Isabelle Perreault, Jeffery Vacante et Jean-Philippe Warren.

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Critique du Devoir

Québec érotique

Jean-François Nadeau, Catherine Lalonde


Photo : Christopher Anderson – Magnum photos

« Pour Jean-Philippe Warren, il est dommage que les chercheurs se soient si peu intéressés jusqu’ici à une histoire québécoise de la sexualité « pour mieux comprendre le parcours ayant mené du Canada français clérical au Québec étatique ». En matière de sexualité, ce presque pays a connu une trajectoire qui éclaire d’autres facettes de son existence. « Partis d’une morale catholique officielle très rigoureuse, les Québécois en sont venus, dans les années 1970, à vivre des expériences sexuelles contre-culturelles qui semblaient les éloigner à jamais des censures et des prohibitions du début du siècle. »

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« À heure de grande écoute des Occupation double et autres dérivés, trop présent au Québec, le sexe ? « Je crois que c’est maintenant une névrose sociale obsessionnelle. Bref, le contraire des années 1940-1950, où on n’en parlait pas, sauf dans le confessionnal. Maintenant, c’est comme un jouet avec lequel tu n’as jamais pu jouer, et qu’on te donne enfin : tu l’agites dans tous les sens, sans fin, jusqu’à le dénaturer ; même s’il ne fait plus de bruit, de son, de lumière, tu n’es pas capable de passer à autre chose. La littérature va toujours s’en sortir. Elle va, comme l’art, toujours trouver une façon brillante de faire évoluer la société. »