Mélissa Guillemette, dossier Jobboom


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Les enseignants veillent sur ce que notre société a de plus précieux : ses enfants. En leur apprenant à lire, à écrire, à compter et à réfléchir, ils leur inculquent les bases de la vie économique, culturelle et sociale. Mais une fois la porte de leur classe fermée, les profs accomplissent-ils leur mission?

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Extrait

“Or, comme Élizabeth Arès, l’étudiante citée en début d’article, plusieurs doutent de la pertinence du cursus, réformé en 1994.
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Cette année-là, le ministère de l’Éducation a fait prendre un grand tournant au baccalauréat en enseignement. Le ratio entre le nombre de cours de discipline et de pédagogie est passé de 70/30 à 50/50. Un bon mathématicien n’est pas nécessairement un bon pédagogue, disaient les fonctionnaires à l’époque.
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De plus, dans le but de professionnaliser le métier davantage, Québec a fait passer le baccalauréat de 3 à 4 ans et gonflé la durée des stages de 200 à 700 heures. Tous ces changements ont eu du bon : personne ne reviendrait au baccalauréat de trois ans, et les enseignants sont aujourd’hui mieux outillés pour enseigner et vulgariser leur matière.
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Mais le passage à un baccalauréat de pédagogue s’est-il fait au détriment des savoirs? «On ne naît pas enseignant», rappelle le responsable de la Chaire de recherche du Canada en étude de la formation à l’enseignement et professeur à l’Université Laval, Clermont Gauthier. N’empêche, ajoute-t-il, «le champ de la didactique a été le grand gagnant des réformes de la formation des maîtres; il y a eu prolifération de ces cours. Il y en a trop, surtout pour les enseignants au primaire. Or, il faut toujours bien connaître ce qu’on doit transmettre.» Bref, les jeunes profs devraient être plus ferrés en maths, en histoire ou en français, selon lui.”