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Étrange point de vue ici, que rapporte L’Actualité : les inégalités sociales expliqueraient le taux d’homicide dans une société. De là à en conclure que la social-démocratie adoucit les mœurs, et que le capitalisme laissé à lui-même excite les pulsions meurtrières, il n’y a qu’un pas que plusieurs, hélas, n’hésiteront pas à franchir. Comme s’il fallait inévitablement «socialiser» le mal, comme s’il fallait inévitablement que la société soit coupable. Comme s’il fallait déresponsabiliser l’individu, et ne voir dans ses actions qu’un symptôme de structures sociales plus lourdes qui pèseraient sur lui. Comme si certains hommes ne portaient pas en eux une pulsion meurtrière, comme si la tentation du mal n’était pas logée dans les profondeurs de la conscience humaine – comme si nous n’étions pas ici devant un problème éternel, consubstantiel à la condition humaine. N’assiste-t-on pas aussi à une déresponsabilisation des individus, comme s’ils n’étaient plus responsables de leurs actes ?