Le nul

Histoire de la Deuxième Guerre mondiale en cinq tomes
Max Gallo
XO Editions
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Un titre plus exact aurait été: Histoire de la Deuxième Guerre mondiale vue par un Français pour les Français.
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Si l’auteur avait lu son livre, il aurait tiqué devant des coquilles telles que:
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“Churchill reçoit ce texte au milieu de l’Antarctique.

“Giraud ( le général) (…) nommé au commandement des forces militaires qui comptent plusieurs centaines de millions d’hommes.”
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Il aurait corrigé ce genre d’erreurs:
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«Il fait très chaud dans la grande salle de la Wolfsschanze –la «tanière du loup» – son quartier général situé au coeur de la forêt ukrainienne. P. 43
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C’est une erreur, il s’agit de «Werwolf» près de Vinnytsia en Ukraine.
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«Or les troupes britanniques sont aux côtés des divisions américaines en Birmanie, aux Philippines»
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Il n’y avait pas de troupes britanniques aux Philippines ni de troupes américaines en Birmanie.
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Le lecteur sera agaçé par l’absence de cartes

« Les Allemands se replient sur les Abruzzes, et la ligne Gustav dans cet automne 1943 est infranchissable.»

« (…) le front principal allemand qui barre la péninsule italienne, à la hauteur de Cassino et de la rivière Garigliano»
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et encore plus par la capacité inouïe de l’auteur de lire dans les pensées:

Staline «Il se souvient de l’attroupement de ce groupe d’hommes en uniforme»
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«Churchill est joufflu, rose, potelé. De Gaulle se souvient que souvent les proches du Premier ministre… »
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«Rommel se souvient de ses dernières rencontres avec le Führer»
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«Rommel s’interroge: pourra-t-on contenir cette ruée, qui ne se soucie pas des pertes qu’elle subit?»
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De Gaulle « Il voudrait que la joie le soulève, mais il se sent enveloppé par une chape lourde comme ce manteau»
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«Il se sent étreint par la tristesse, peut-être même le désespoir.»
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«Sa voix n’a pas tremblé, et pourtant il lui semble que tout son corps frissonne.»

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Terres de sang. L’Europe entre Hitler et Staline
Timothy Snyder : Gallimard
(Bibliothèque de Westmount)
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Critique de Médiapart

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Voilà un vrai livre d’historien, brassant avec originalité les apports de ses prédécesseurs et dessinant des perspectives nouvelles. Lesdits prédécesseurs avaient parlé des massacres commis de 1930 à 1945 dans l’espace séparant l’Allemagne et la Russie à l’occasion d’études concernant soit le nazisme, soit le communisme, soit les deux régimes. Terres de sang, de Timothy Snyder, part de l’espace lui-même, et parcourt les pays disputés entre deux grandes puissances dictatorialement gouvernées : Pologne, Ukraine, Biélorussie et Etats baltes. Non seulement leurs populations ont souffert de ces deux régimes, mais ils en ont déporté d’autres sur ces territoires, et elles y ont souvent trouvé une fin tragique.
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Critique du Figaro

Entre 1933 et 1945, Soviétiques et nazis ont tué quatorze millions d’êtres humains en Europe de l’Est.

«L’Époque des tueries massives en Europe est surthéorisée et mal comprise.» Partant de cette affirmation surprenante, l’historien américain Timothy Snyder propose, dans un livre d’une grande ambition, de revoir entièrement le récit et les interprétations des événements qui ont conduit au massacre de quatorze millions d’êtres humains dans les «terres de sang», c’est-à-dire ces terres de l’est de l’Europe, entre la Pologne et l’Ukraine, où se sont concentrées, entre 1933 et 1945, les principales tueries soviétiques et nazies. Le livre de Snyder a fait couler beaucoup d’encre aux États-Unis, où cet historien est respecté mais où ses thèses ont remis en cause pas mal d’idées reçues.

Pour l’historien américain, la guerre froide empêcha de voir exactement l’ampleur des massacres dans l’est de l’Europe et de les saisir pour ce qu’ils étaient. Le «rideau de fer» tomba précisément sur ces «terres de sang» qui virent tant d’hommes être massacrés pour des raisons idéologiques, religieuses ou raciales, mais selon une série de circonstances qui s’entremêlent parfois et expliquent cette montée aux extrêmes. Snyder reprend à François Furet son concept de «complicité belligérante» entre nazis et Soviétiques et examine avec précision le déroulé de ce film d’horreur qui reste à l’origine de notre triste modernité.

Podcast de l’auteur

Terres de sang. L’Europe entre Hitler et Staline

Conférence de l’auteur Timothy Snyder (Yale University) organisée par l’IHA (A. Weinrich, S. Prauser) en coopération avec l’IHTP dans le cadre du cycle de conférences  »La guerre au XXe siècle« à l’occasion de la parution de l’ouvrage Terres de sang. L’Europe entre Hitler et Staline, Gallimard 2012.
Commentaire: Christian Ingrao (IHTP)

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La fin : Allemagne, 1944-1945
Ian Kershaw
Seuil

(Bibliothèque de Ville Mont-Royal)

De l’attentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, à la capitulation du 8 mai 1945, l’Allemagne sombre peu à peu dans la folie meurtrière et la destruction. C’est un pays tout entier qui se transforme en immense charnier. Les morts – civils tués sous les bombardements alliés, rescapés des camps victimes des «marches de la mort», soldats sacrifiés dans des batailles perdues d’avance… – se comptent par centaines de milliers. Malgré tout, la guerre se poursuit, le régime tient. La Wehrmacht continue d’envoyer des soldats combattre sur le front.
Pourquoi la guerre a-t-elle duré si longtemps ? Comment expliquer l’incroyable résistance du régime nazi au milieu des décombres ? C’est pour répondre à ces questions que le grand historien britannique Ian Kershaw a entrepris ce vaste récit des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. L’obstination fanatique du Führer, l’emprise du parti nazi sur la population, la peur viscérale de l’armée Rouge, mais aussi les choix stratégiques et militaires des Alliés sont quelques-unes des hypothèses explorées dans ce livre, qui est aussi une réflexion brillante sur les rouages du régime nazi au moment de son agonie.

IAN KERSHAW est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Sheffield. Il est l’auteur d’une monumentale biographie de Hitler (Flammarion, 2000 et 2001) et a publié au Seuil : Choix fatidiques. Dix décisions qui ont changé le monde (2009, «Points Histoire», 2012).
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Différentes critiques (Libération, Le Monde etc.)
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Critiques en langue anglaise dans le Kiosque Médias: 

Livre à signaler : The End (Ian Kershaw)