Antoine RobitailleLe Devoir

Après une conférence sur la «langue de bois», j’avais demandé aux employés de l’État présents dans la salle de dénoncer pour Mots et Maux™ certains des pires exemples de cet idiome neutre et asséchant de l’administration. Une dame du ministère des Transports m’avait alors raconté que les termes pour désigner les endroits dangereux de notre réseau routier ont souvent changé avec le temps. Jadis, un endroit dangereux, c’était un «endroit dangereux». Puis, m’a-t-elle raconté en riant, on s’est mis à parler de «points noirs». Ça faisait un peu «comédon» alors le vocable à consonance acnéique a cédé la place assez rapidement à «zones accidentogènes». Depuis quelque temps, quel terme le MTQ suggère-t-il? «Site à potentiel d’amélioration».

Et cela signifie? «Un site de dimensions restreintes qui a été le lieu d’un accident mortel, d’accidents graves ou d’un nombre anormalement élevé d’accidents pouvant être réduit de manière efficace par une intervention sur l’infrastructure.» Autrement dit il faut faire des travaux très vite dans cet endroit dangereux…