Kizu, les Fantômes de l’Unité 731 (Documentaire, 49.51)

En 1932, l’armée japonaise prend possession de la Mandchourie. Bientôt, les forces nipponnes vont entreprendre une conquête fulgurante de la Chine, de l’Asie du Sud-Est, des Philippines, de l’Indonésie. En 1932, une unité japonaise très secrète s’installe en Mandchourie pour expérimenter et produire à grande échelle des armes bactériologiques. Pendant 14 ans, cette sinistre entreprise, l’Unité 731, va “consommer” des milliers de cobayes humains fournis par la police militaire nippone. 20 000 japonais vont “travailler” à produire la peste et le choléra pour porter la mort dans les troupes des forces alliées.

L’histoire de l’Unité 731 est l’une des pages les plus sombres de l’histoire du Japon. Au lendemain du conflit mondial, ces actes de barbarie ont été tus. L’infâme silence fut imposé par un double verrouillage. Ce fut d’abord un secret de guerre que chacun avait ordre de taire à vie. L’affaire devint un secret d’état lorsque les autorités américaines négocièrent un “oubli” total des faits en échange des rapports sur les expérimentations.

Aujourd’hui encore Tokyo s’abstient de faire la lumière sur ces atrocités. L’obscurité demeure, en dépit des révélations d’historiens japonais et américains, des preuves apportées par des victimes chinoises. Ces preuves sont désormais étayées de témoignages d’anciens de l’Unité 731 qui, pris de remords au soir de leur vie, sont de plus en plus nombreux à sortir de l’ombre pour avouer les atrocités commises en Mandchourie. Kizu : les fantômes de l’Unité 731 est un film sur un secret étouffé pendant 50 ans. Les premières images dévoilent le déterrage ’impressionnants stocks d’armes bactériologiques abandonnées dans la plaine Mandchoue et recueillent les confidences d’hommes décidés à livrer, à vider leur secret, cette plaie, cette “Kizu”, des tréfonds de leur mémoire.