Lettre publiée dans Le Devoir

Extrait

Le modèle que la Suède a choisi est assez différent de celui qu’on connaît au Québec actuellement. Là-bas, l’ensemble du régime de rentes est public, peu importe l’employeur. C’est l’État qui a la responsabilité d’administrer les cotisations ; des cotisations équivalant à 18,5 % du salaire des Suédois. La majeure partie, soit 16 % du salaire, va dans un fonds où on applique un taux d’intérêt qui correspond au taux de croissance du salaire moyen des Suédois. La prise de valeur des fonds de retraite dépend donc de la prospérité économique. Le reste de la cotisation, soit 2,5 % du salaire, est placé dans un fonds qui fluctue sur les marchés boursiers. C’est aussi la seule proportion du régime de retraite qui peut être gérée individuellement. En fait, les Suédois peuvent déléguer le placement de ce 2,5 % à une société d’État, nommée AP7, ou ils peuvent choisir de placer cet argent dans une liste de fonds, offerts par diverses entreprises.

L’autre différence est que, contrairement à la majorité des régimes de retraite québécois, le régime suédois est à cotisations déterminées plutôt qu’à prestations déterminées. On sait donc ce que l’on paie, mais on ne sait pas ce que l’on aura à notre retraite. En fait, quand vient le temps de prendre sa retraite, on calcule les prestations que chaque personne pourra recevoir en prenant en compte l’espérance de vie moyenne des Suédois. Plus l’espérance de vie est élevée, moins les prestations seront élevées pour assurer la santé financière des fonds de retraite. Le calcul est basé sur la quantité d’argent amassé durant sa vie, en additionnant certains crédits accordés par le gouvernement pour des années passées sans travailler. Ces crédits sont offerts notamment pour les années d’études supérieures et les années en congé parental.