Par Bruno Roger-Petit, Le Nouvel Observateur

François Hollande face à Twitter : ce sera le seul moment de vérité de cette conférence de presse dont le déroulement fut conforme à ce que l’on pouvait en attendre.

“Pourquoi avez vous choisi de ne pas vous exprimer sur cet espace social ?” La question a été posée par Paul Larrouturou du Lab d’Europe 1, et curieusement, elle a suscité un flot de contestations et de récriminations de la part de bien des représentants de la presse institutionnelle. “Ce n’est pas la question du moment”, “Twitter n’est pas le centre du monde”, “ça n’intéresse que les journalistes”…

Le malheureux auteur de la question fut à l’instant victime (sur Twitter, nul n’est prophète en son pays) de l’un des lynchages confraternels qui font le charme de la tribu des journalistes politiques, lesquels sont cependant capables d’endurer le spectacle des questions convenues, complaisantes et complices et qui ne font pas de mal au président sans grogner durant deux heures, le tout sous l’œil amusé des Anglo-saxons qui considèrent ces mêmes journalistes français.