Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos, Le Point.fr

Sans la famille Pinzón de Palos, le navigateur italien n’aurait jamais trouvé ni caravelles, ni marins pour l’accompagner.

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Le Kiosque a publié:


Le Printemps indien

 

Extrait

Lorsque Colomb approche du rivage, il y a bien quelques Arawaks qui l’observent paisiblement, mais il ne s’en occupe pas. Il procède tout d’abord à un acte juridique: bannière royale dans la main droite, il tire son épée, abat d’un revers quelques herbes et entaille un arbre, geste symbolique pour marquer son droit de propriété. Légalité oblige : le notaire Escobedo et le contrôleur royal Sanchez de Segovie dressent le procès-verbal de ce qui s’avérera être la prise de possession de l’Amérique par l’Europe. Colomb, satisfait, signe le document et note le même jour, dans ses carnets, que ces hommes feront sans doute «de bons serviteurs». Puis il se tourne enfin vers les Arawaks présents et leur annonce, en espagnol, qu’ils ont désormais pour maître l’Espagne en la personne de ses souverains, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Il découvre, outre l’utilisation du hamac, certaines plantes nouvelles comme le manioc et le tabac, mais sa préoccupation première demeure l’or et les Arawaks en portent comme ornements. «J’ai pris bien soin de m’assurer qu’il s’agissait d’or. » C’en était, mais en petites quantités; cependant, les Arawaks lui indiquent que, plus à l’ouest, il y a de l’or.

Deux jours après son arrivée, Colomb kidnappe sept Arawaks et écrit dans ses carnets: «Ces gens ont des armes très simples, comme le voient vos Altesses d’après les sept que j’ai ordonné d’amener pour qu’ils puissent apprendre la langue et revenir, bien que vos Altesses puissent, quand elles le voudront, les faire tous envoyer à Castille ou les garder tous prisonniers dans l’île, car avec cinquante hommes armés, vous les tiendrez en votre pouvoir et pourrez faire d’eux tout ce que bon vous semblera… »