Un résumé de Julie Lapalme

Le christianisme est aujourd’hui largement perçu comme une religion occidentale, d’origine européenne. Pourtant, ses racines proviennent du Moyen-Orient et de l’Asie, deux continents qui ont vu naître puis s’éteindre certains des foyers intellectuels les plus effervescents du monde chrétien. C’est ce pan presque oublié de l’histoire qui nous est raconté avec brio par Philip Jenkins, historien et professeur d’études des religions à l’Université de Pennsylvanie. Dans son livre intitulé The Lost History of Christianity, l’auteur dresse un portrait de l’âge d’or et du déclin du christianisme en Orient. L’ouvrage de 240 pages montre comment, 500 ans avant que le christianisme ne se développe de façon marquée en Europe, l’Orient constituait déjà un centre chrétien florissant, à l’avant-garde de la production des connaissances. Des lieux tels que le Tibet et le Turkménistan actuels n’y échappaient pas. La contribution méconnue des chrétiens d’Orient au développement des sociétés arabes médiévales est aussi mise en lumière par Jenkins. L’auteur explique comment différentes communautés ont préservé et traduit de nombreux traités de science, de philosophie et de médecine pour des villes comme Damas et Bagdad, avant que les persécutions des hindous, des musulmans et de divers autres groupes ne les déciment. Entre 1200 et 1500 le nombre de chrétiens en Asie aurait ainsi chuté de 21 à 3.4 millions. En somme, il s’agit d’un ouvrage court et bien fouillé, qui redonne à l’Orient sa juste part dans la formation du monde chrétien.