Dans Le Devoir

André Sirois
Vice-Président du Barreau des organisations gouvernementales internationales

(…) Dans le présent débat certains prétendent parfois s’inquiéter de ce que les étrangers vont penser de nous. De ma longue expérience à l’étranger et avec des étrangers, je crois pouvoir fournir trois petites réponses: a) ils ne pensent pas tellement à nous; b) si on leur pose la question à savoir s’il est normal d’affirmer son identité et de protéger ses valeurs, cela leur semble parfaitement légitime et indiscutable; c) et si on insiste pour savoir ce qu’ils pensent de nous, leur opinion se résume à un seul mot «naïfs». En 20 ans à l’ONU et dans les organisations internationales, je n’ai pratiquement entendu qu’un seul commentaire au sujet des Canadiens et des Québécois, un qualificatif répété à satiété: «naïfs» auquel on ajoute parfois «et généreux», le message implicite et consensuel étant que les étrangers peuvent facilement les rouler et profiter d’eux en faisant appel à leurs bons sentiments. (…)