Les patients de l’institut Pinel (D53.27)
Caroline Montpetit (Le Devoir) écrivait: La vie à l’Institut Philippe-Pinel, où sont internés des malades ayant commis des délits dangereux, n’est pas facile. C’est ce qu’on perçoit à travers le documentaire Pinel, d’Hélène Magny et Pierre Mignault, présenté à l’émission Grands reportages. Les patients rencontrés dans le cadre du reportage sont tous des hommes. Autour d’eux s’activent psychiatres et intervenants divers. Tout ce monde semble marcher sur le fil ténu qui sépare la santé mentale et la folie, certains ayant déjà sombré tout au fond de l’abîme.
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Le Kiosque a publié
La folle histoire de la folie
Extrait
L’affaire Osherhof
Au début des années 80, Raphael Osherhof, 42 ans, un néphrologue, subit une profonde dépression à la suite d’une année difficile. Il devient agité et suicidaire. Incapable de dormir, perdant du poids, il abandonne sa pratique médicale. Il est hospitalisé au Chestnut Lodge à Rockville (Maryland), un hôpital spécialisé en thérapie analytique où il passe sept mois. On refuse de lui donner des médicaments et il doit suivre quatre sessions de psychothérapie par semaine. On veut qu’il régresse à l’enfance, moment où un traumatisme serait survenu, et construire à partir de là. Mais le traitement ne marche pas. À la fin de son séjour, il est encore agité, a perdu 40 livres et a toujours une insomnie sévère.
Désespérée, sa famille l’envoie à un autre hôpital, à Silver Hill. On lui donne des antidépresseurs et en quelques semaines, Osherhof est rétabli et peut retourner pratiquer la médecine. Mais pour lui avoir fait perdre plusieurs mois de sa vie, Osherhof décide de poursuivre l’hôpital Chestnut Lodge … et gagne. Cette histoire devient une cause célèbre en psychiatrie. Le traitement de la dépression sévère par les médicaments est tellement connu qu’en privant Osherhof de ce traitement, l’hôpital a commis une faute professionnelle.
Edward Shorter dans A History of Psychiatry, n’hésite pas à écrire “By the 1990s a majority of psychiatrists considered psychoanalysis scientifically bankrupt”