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À l’âge de 35 ans, Pierre-Luc Belisle décide de partir enseigner dans une école du Nord québécois, à Puvirnituq, un village inuit de 1 500 habitants. Dès son arrivée l’intégration dans la communauté se passe au mieux. « C’était vraiment une des plus belles expériences de ma vie » se remémore l’enseignant. Formé en adaptation scolaire, Pierre-Luc Belisle commence à s’attaquer, avec un certain succès, aux problèmes de l’absentéisme et des retards dans sa classe. Malheureusement, la situation va dégénérer.

Au cours de l’année 2009-2010, des incidents violents contre les professeurs se produisent sans que la direction de l’école ne sanctionne les élèves. Alors que les violences continuent et s’intensifient contre les professeurs, l’enseignant et ses collègues engagent des démarches afin de punir les responsables. Le conseil de l’école saisit le Comité d’éducation du village, puis la Commission scolaire Kativik. Les institutions demeurent muettes, rien ne bouge.

En avril 2010, Pierre-Luc Belisle est durement agressé par des élèves. Une fois encore – une fois de trop – aucune sanction disciplinaire n’est prise à l’encontre des élèves. L’enseignant décide alors de contacter la presse et son histoire fait la une du Journal de Montréal. Accusé dans les médias par la Commission scolaire de Kativik de mal faire son travail, le tribunal donnera finalement raison à l’enseignant. Patrick D’Astous, président de l’Association des employés du Nord québécois, souligne le courage de Pierre-Luc Belisle d’avoir « osé briser le silence autour de la violence dans le milieu scolaire nordique ».