http-inlinethumb31.webshots.com-9758-2729923760105101600S600x600Q85Une série du Wall Street Journal

Part One: Forgotten Soldiers

Part Two: One Doctor’s Legacy

Part Three: Family Scars

Inside the Mind of Roman Tritz : A World War II veteran speaks about his lobotomy, and his life.

Case Study: A Descent into Madness

Le Kiosque a publié

La folle histoire de la folie

Le seul espoir, la lobotomie

Walter Freeman affirme qu’il a la solution: les lobotomies «en série». Il parcourt les États-Unis et le Canada dans un autocar équipé pour les pratiquer. Partout où il passe, il répand l’évangile de ses bienfaits. Les magazines Life et Time le photographient en pleine action, avec un pic à glace sortant du crâne de ses patients. La première lobotomie est pratiquée au Québec en 1946 à l’Hôpital de Verdun (Institut Douglas), puis est introduite à Saint-Michel-Archange.

Freeman obtient effectivement des résultats fulgurants qui éberluent tous les médecins: un de ses patients devient membre d’un orchestre réputé, un autre, psychiatre, est promu chef de direction d’un grand hôpital psychiatrique.

Mais Freeman ne parle jamais publiquement de ses échecs et peu de médecins osent questionner l’efficacité de la lobotomie. Pourtant, la lobotomie reste très risquée: taux élevé de mortalité et plusieurs infections post-opératoires. Des patients dont on a sectionné des nerfs par erreur sont plongés dans un état végétatif.

Les connaissances sur le cerveau sont alors minimales et l’amélioration visible des patients est trompeuse. Bien sûr, les tourmentés semblent apaisés, les agités, calmés, mais comme le résume le Dr Alistair Munro, psychiatre retraité d’Halifax.

«But, the overwhelming impression was that those who were claimed to be doing better were really people who were emotionally dead. They were no longer a problem but they were left without a soul»

Lobotomy: the insane procedure. A history of this «therapy» for the mentally ill
Grant, Dorothy. Medical Post (Sep 11, 2001): 26-27

Entre 1945 et 1954, quelque 100 000 patients sont lobotomisés dans le monde dont la moitié aux États-Unis. Freeman lobotomise à lui seul entre 2 500 et 3500 patients.

Comme le reconnaît le Dr Elliot Valenstein, auteur de Great and Desperate Cures: «There were some very unpleasant results, very tragic results and some excellent results and a lot in between”

C’est que ces méthodes sont encore expérimentales en plus d’être invasives et violentes. Elles traduisent le désespoir de psychiatres bien intentionnés, mais imprudents, qui veulent faire quelque chose pour la masse de patients oubliés dans les asiles.