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La crise s’éternise et menace de vider le pays de sa population chrétienne, ce qui changerait le visage de la région. Reportage.

« Le christianisme a commencé sur nos terres et il ne disparaîtra pas », affirme Fadi, jeune entrepreneur damascène. Une croix autour du cou, un bracelet aux couleurs de la Syrie au poignet, il est attablé dans le quartier d’Abou Roumaneh, dans le nord de Damas. Sa détermination l’a poussé à combattre les islamistes « par nécessité ». Il s’arrête quelques jours afin d’éviter de « devenir inhumain ». Certaines images le hantent : « Je refuse d’utiliser les mêmes méthodes que ces monstres », répète-t-il en tirant sur sa cigarette.

Quelques tables plus loin, Sana, étudiante sunnite venue d’Alep, va acheter quelques pâtisseries « pour adoucir l’atroce quotidien de ma famille ». Des tirs ont visé les câbles électriques du quartier. Les rares échoppes munies de générateurs éclairent les passants. Son regard espiègle se voile lorsqu’elle évoque la guerre : « Des chrétiens ont quitté le pays par peur des menaces lancées par certains de leurs voisins avec qui ils vivaient tranquillement depuis des années, mais ces gens sont minoritaires. Nous savons vivre ensemble. Nous n’accepterons jamais la charia que ces islamistes veulent nous imposer. »