Le président de la CSN, Jacques Létourneau
Le président de la CSN, Jacques Létourneau

Tommy Chouinard

La Presse

Les négociations dans le secteur public approchent. Vous demandez des augmentations salariales de 13,5% en trois ans. Est-ce que c’est une position de départ classique ou vous pensez que Québec a les moyens d’accorder ça?

C’est une position qui repose sur le fait qu’il y a un décalage entre le reste de la société et les salaires dans le secteur public.

Le reste de la société? L’Institut de la statistique parle d’un écart par rapport aux travailleurs des entreprises de plus de 200 employés, des municipalités, des universités et du fédéral.

Oui, tout à fait, pour des emplois comparables, pas McDonald ou Wal-Mart on s’entend. Mais ce décalage existe. On a fait les calculs en termes de rattrapage, de maintien et d’enrichissement. C’est clair que c’est une position de départ. […] Il y a 30% des gens qui s’en iront à la retraite dans les prochaines années. Il faut rendre attrayante l’idée de travailler dans le secteur public, et ça se fait avec des salaires et de bonnes conditions de travail. […] C’est sûr que si on est dans la logique du déficit zéro pour 2015-2016, qu’il n’y a pas de possibilité qu’il y ait de nouvelles entrées d’argent pour financer les services publics et les conditions de travail des employés. Les négociations vont être compliqués, ça, c’est clair.

 

 

On pouvait lire en 2011: La mission syndicale doit être repensée

Les signataires font partie d’un collectif de réflexion sur les enjeux majeurs du Québec contemporain. Ils ont entre 20 et 40 ans.*

(…) À cet égard, l’Allemagne peut servir d’exemple. Des «conseils d’entreprise» formés de travailleurs (mais auxquels participent souvent indirectement les syndicats) prennent part activement à la gestion de plus de 85% des grandes entreprises privées allemandes. Dans certains domaines, cette instance jouit même de droits de «codétermination», garantis par la loi, qui rendent son consentement obligatoire. Les entreprises ne s’en portent pas plus mal: au contraire, plusieurs recherches ont démontré leurs effets bénéfiques pour leur santé financière.