À corps perdu

Dans un récent rapport, “La bioéconomie à l’horizon 2030”, l’OCDE, l’organisme qui indique aux pays développés la direction de l’avenir radieux du libre-échangisme, désigne la médecine régénératrice comme un des miracles sonnants et trébuchants à venir. Fondée sur l’exploitation et la manipulation technoscientifique du vivant, la bioéconomie constitue, promis-juré, le grand gisement de la croissance de demain. Bien sûr, pour cela il faudra du matos, des gènes, des gamètes, des cellules, des ovules, des tissus, des organes, des embryons… Mais ça se trouve facilement, comme le montre la sociologue québécoise Cécile Lafontaine dans un solide et passionnant ouvrage (1).

(1) “Le corps-marché. La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie”, Seuil, 270 p., 21,50 €.

“Le Canard enchaîné” – mercredi 28 mai 2014 – 5