Paroles d'enseignants. Quatre enseignants tentent de répondre à cette question : mais qu’est-ce qui cloche dans l’école québécoise?
Par Sarah Poulin-Chartrand, Planéte F
« D’après-moi, le plus grand problème de l’école québécoise est que la gestion est effectuée par des gens qui sont loin de la réalité. Ce sont souvent des fonctionnaires qui n’ont jamais mis les pieds dans une classe. Ils ne savent pas ce que c’est d’avoir 26 élèves dans une classe de 4e année, 5 plans d’interventions, une dizaine d’élèves en difficulté et pas assez de ressources pour eux. Il n’y a pas assez de consultations sur le terrain. Et je ne parle pas de la consultation des syndicats, mais bien d’enseignants qui sont vraiment dans des classes, et de tous les milieux. »
Catherine Beaulieu
Enseignante de 4e année
Québec
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Je vais dire ce qui ne se dit pas: certains enfants ne devraient pas être intégrés dans les classes régulières. L’intégration n’est pas la solution pour tous les enfants, et certains ne retirent rien de l’école régulière. Pendant ce temps-là, les élèves « réguliers », avec leurs petits problèmes d’enfants, on n’a même pas le temps de s’en occuper…
Danielle Prieur
Enseignante retraitée depuis 2009
Montréal
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Je pense entre autres à une de mes collègues, qui enseigne en adaptation scolaire à des élèves autistes non-verbaux (donc qui ne parlent pas ou très peu)… et qui doit mettre des notes pour des compétences qui leur sont complétement impossibles à atteindre ! On lui demande même de leur mettre une note pour deux compétences d’anglais… Alors qu’ils ne disent au maximum que quelques mots de français, leur langue maternelle! Bref, cette enseignante doit donc dédoubler sa tâche en remplissant le « bulletin officiel » du ministère (dans lequel la majorité échoue l’ensemble des compétences), puis en faisant un bulletin maison dans lequel elle informe les parents des progrès de leurs enfants, par rapport à leurs capacités et à leurs objectifs personnels d’apprentissage.
Faisons confiance aux enseignants! C’est à eux que devrait revenir le dernier mot puisque ce sont EUX les professionnels de l’éducation! Ce sont eux qui côtoient tous les jours ces enfants, parfois performants, motivés et intéressés, mais aussi parfois en difficulté d’apprentissage, de comportement ou d’adaptation sociale…