59048376Sarah Saïdi 

Université de Sherbrooke

Il a 32 ans et vient de sortir d’une secte où il a passé toute sa vie. Habile de ses mains, il se trouve facilement un emploi dans la construction. Tous les jours pendant un mois, il traverse la ville de Montréal à pied pour aller travailler… parce qu’il ne comprend rien au système de transport en commun et n’ose pas demander de l’aide.

À 13 ans, elle a commencé à se prostituer pour recruter de nouveaux membres. Lorsqu’elle sort de la secte à l’âge adulte, elle continue de vendre son corps. Cette fois, c’est pour gagner de l’argent. Elle ne connaît rien d’autre… mais n’a jamais pensé qu’il s’agissait d’une pratique illégale.

Ces exemples frappants illustrent les conséquences de l’isolement social imposé aux enfants des sectes. «Dans à peu près tous les groupes sectaires, peu importe la croyance, il y a un dénominateur commun : les enfants sont isolés du monde.» Cette trouvaille est au cœur de la thèse de Lorraine Derocher, docteure en études du religieux contemporain et chargée de cours à la Faculté de théologie et d’études religieuses. Elle forme aussi des psychologues et des intervenants pour démystifier le radicalisme religieux.