Stéphane Baillargeon

Le Devoir

(…)

Le collègue Martin Bisaillon signait vendredi sa dernière chronique sur MSN.ca, un coup de gueule en forme d’adieu à ce monde. Moins une nécrologie qu’un testament.

Il écrit : « Et si la partie était perdue dans ce Québec où les chroniqueurs, les relationnistes, les ex-politiciens, les ex-patrons de centrales syndicales et les spécialistes des coups de gueule occupent davantage d’espace rédactionnel que les vrais journalistes ? Avons-nous atteint un point de non-retour ? »

(…)

Bisaillon écrit que la Fédération professionnelle des journalistes du Québec « déplore » et « regrette »régulièrement la disparition du métier tout en préparant son gala annuel. Il ajoute que la salle de rédaction du Journal de Montréal, où il travaillait avant le récent conflit de travail, a été « décapitée par un magnat qui veut devenir premier ministre pendant que [s]on syndicat, la CSN, préparait sa prochaine manifestation de soutien au peuple palestinien ».

(…)

L’État du Québec semble mûr pour une nouvelle Révolution tranquille, avec, cette fois, des guildes pugnaces et des associations égoïstes en lieu et place de l’ancienne Église. Les curés de ces nouvelles chapelles se réclament de la distribution de la richesse tout en rotant dans la mangeoire commune.

Chroniqueur médias, c’est un peu nécrologue. Seulement, nous ne sommes pas tous égaux, ni dans la vie ni devant la mort…