Le Nouvel Observateur

Bien des questions se posent encore sur l’art pariétal préhistorique. Un dessinateur et un professeur de médecine pensent y avoir répondu. Explications.

 

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Fasciné depuis des années par les figures animales préhistoriques, Bertrand David se posait de nombreuses questions: comment un pareil talent avait-il pu se transmettre de maître à élève, sans changement notable pendant plus de vingt mille ans? Pourquoi les parois rupestres s’ornent-elles d’une telle accumulation d’animaux (et seulement d’animaux, à l’exclusion de tout autre élément de décor, arbres, et même simple trait signalant le niveau du sol), enchevêtrés en grand nombre sans aucun souci d’échelle, toutes espèces et tailles mêlées, «comme si chaque animal, ignorant la présence de ses voisins, semblait flotter sur la paroi»?

Pourquoi toujours des représentations de profil, parfaitement exécutées, «avec une totale absence d’hésitation sur les contours, tandis que les yeux, rarement figurés, sont placés de façon souvent approximative»? Pourquoi la plupart des animaux se ressemblent-ils, avec souvent les mêmes séries de têtes alignées en léger décalage? Pourquoi les auteurs de ces œuvres ne semblent-ils «jamais gênés par les reliefs de la paroi»? Pourquoi ont-ils systématiquement laissé vierges les surfaces disponibles dans les cavernes où filtrait la moindre lueur du jour, réservant leur talent à l’obscurité absolue ?