1774223Par Caroline Lallemand, Journaliste

Depuis l’avènement des réseaux sociaux, on n’avait pas vécu de couverture médiatique aussi instantanée. Lors de l’attentat contre Charlie Hebdo, les télévisions et les sites d’information ont suivi, seconde après seconde, les évènements, avec parfois des manquements déontologiques qui auraient pu mettre en péril les actions des forces de l’ordre et même risquer la vie des otages. Décryptage.

“Plus grave, d’autres médias sont accusés d’avoir mis en péril la vie des otages. Le CSA enquête actuellement sur la diffusion par BFM-TV d’une information sur la présence des otages dans la chambre froide du magasin Cacher pris pour cible par Amedy Coulibaly. Une femme présentée comme l’épouse d’un des otages a publiquement accusé la chaîne d’information en continu d’avoir mis la vie de son mari en danger. “Vous avez failli faire une grosse, grosse, grosse erreur, BFM. Parce que vous étiez en direct avec les gens qui étaient dans la chambre froide. Ils vous ont dit qu’ils étaient six en bas avec un bébé. Et deux minutes après, c’est passé sur BFM. Et le terroriste a regardé BFM“, a-t-elle expliqué. Son mari faisait partie du groupe de six personnes qui s’était réfugié dans les sous-sols de la supérette. “Heureusement qu’il n’a pas vu la bande qui passait en bas [de l’écran NDLR]. Sinon, mon mari et les cinq autres étaient morts, parce qu’il descendait et il les mitraillait tous, parce qu’il était persuadé qu’il n’y avait plus personne en bas. Et BFMTV a marqué ‘Cinq personnes en bas + un bébé’. Trop d’informations tue l’information”.”