b19094d9-63fc-4265-b823-e6a7de3182bd_ORIGINALDenise Bombardier

Journal de Montréal

En politique, la naïveté n’est pas une qualité. Elle peut même avoir des conséquences néfastes pour la société. Gérald Tremblay était naïf et l’on sait que les gros malins qui l’entouraient ont su se jouer de sa candeur. 

Aujourd’hui, à la suite de la publication par le Journal de Montréal d’une longue enquête qui met en lumière les liens entre l’organisation islamiste des Frères musulmans et une école musulmane à Montréal financée par les fonds publics, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, le «naïf» en chef, hésite à croire les informations et appelle à la prudence. Mais quelle prudence?

D’autres politiciens avant lui, tant libéraux que péquistes, avaient été informés de cette mouvance islamiste, qui sévit dans les mosquées et certains établissements culturels québécois. Ils n’y croyaient pas. N’est-ce pas là le déni?

Depuis la tragédie de Paris, qui montre les ramifications des djihadistes partout en Europe et en Amérique du Nord avec les fous d’Allah américains et canadiens, combattants en Syrie ou revenus au pays et qui attendent leur heure, l’on se doit de dénoncer la naïveté politique faite de frilosité, d’absence de courage, d’ignorance et de jovialisme. L’Homme n’est pas bon, ni par nature car c’est un animal souvent irraisonnable ni par culture car celle-ci peut être guerrière ou morbide.

Dans ces temps sombres de l’histoire contemporaine, ce ne sont pas des naïfs dont on a besoin mais des personnes lucides, éclairées, capables de délimiter les frontières entre la liberté et la sécurité collective.