imageRima Elkouri

La Presse

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La conception de Philippe Couillard semble strictement légaliste : tant qu’une pratique religieuse poussée à l’extrême ne conduit pas à des actes criminels, tant qu’elle ne contrevient pas aux droits des autres, tant qu’elle ne produit pas de discours haineux, on ne peut rien faire, semble dire le premier ministre.

Cela m’apparaît un peu court. Il me semble que l’on pourrait faire mieux que de hausser les épaules en s’en remettant aux tribunaux. On pourrait clarifier les règles en matière de laïcité. Non pas pour brimer la liberté religieuse de qui que ce soit, non, mais pour s’assurer au contraire que tous les citoyens ont les mêmes droits et de vrais choix.

En ce sens, je ne demande pas à l’État de se mêler de ce qui ne le regarde pas. Mais j’aimerais qu’il se mêle davantage de ce qui le regarde. De ce qui relève de sa responsabilité quand il est question d’intégrisme religieux. L’instruction publique, par exemple. J’y reviens toujours, car à mon sens, c’est un élément vital dans ce débat.

Une école laïque, ouverte et démocratique demeure le meilleur rempart qui soit contre les dérives de l’intégrisme. Cela vaut pour tout type de fondamentalisme, qu’il soit musulman, juif ou chrétien.