Voici quelques suggestions de dossiers à lire d’ici-là :

Une vie au cégep 

Extrait de la chronique #2 – LE COURS DE LITTÉRATURE

Impossible d’être productif quand on doit être en classe à 8h et rester assis pendant trois heures. Mes yeux brûlent, mon cerveau fonctionne comme une machine rouillée. Ça coince, c’est lent, c’est douloureux.

Derrière moi, une fille a les yeux dans le vide, la bouche ouverte. La prof lui demande avec un sourire si elle a bu un café ce matin. « Ça aide. » C’est vrai. Moi, j’en avais pris deux.

Ça doit être comme ça à chaque fois. La prof fait de son mieux. Elle glisse quelques blagues fadasses, auxquelles personne ne rit, même pas elle.

« Voici le « menu » du cours, pour ceux qui sont gourmands. Sinon, c’est le plan de cours. »

Elle lit avec nous la page couverture. Ardue à déchiffrer. « Et surlignez le numéro de mon bureau. »

Les gens doivent avoir la tête vraiment embrumée pour l’écouter et faire ce qu’elle dit. Surligner le numéro du bureau. Il doit y avoir 6 ou 7 informations sur la page couverture, en autant de lignes. Les coordonnées du prof. Et elle demande d’en surligner une, et tout le monde l’écoute. Je me sentais presque rebelle. Même le poilu en face de moi, en motif d’armée et chandail de hard rock, s’est penché pour surligner proprement. J’ai considéré de faire comme tout le monde, pour ne pas avoir l’air snob. Et fierté de la journée : j’ai réussi à m’abstenir.

 

 

Ainsi que :

Petite histoire de…

dont

L’aventure chrétienne

Extrait :

Avril, début des années 30 de notre ère

Les chrétiens sont foutus. Même les chrétiens sont d’accord, ils sont complètement foutus. Leur chef vient d’être crucifié à Jérusalem comme un criminel; Pierre, son bras droit, le premier des Apôtres, a nié le connaître; un membre de sa garde rapprochée l’a trahi, les autres se sont volatilisés. Quant aux quelques centaines de ses disciples, ils se cachent un peu partout en Palestine. En effet, les disciples sont dans un état de désillusion et d’abattement total, les Évangiles l’avouent sans ambages. « Tous s’enfuirent et l’abandonnèrent », disent-ils.

 

 

 

L’insaisissable trésor de l’Île-aux-Chênes

Extrait :

C’est l’Ile mystérieuse. On y cherche un trésor depuis deux siècles. On sait où chercher. Mais après plus de 200 ans de fouilles avec des techniques de plus en plus perfectionnées, plusieurs faillites et quelques morts, on ne sait toujours pas qui a caché quoi sur Oak Island, l’Ile-aux-Chênes.

C’est la plus bizarre des « îles au trésor » de la planète. D’ordinaire, les chercheurs savent ce qu’ils cherchent : un galion coulé avec telle cargaison. Tout ce qu’ils ignorent, c’est où chercher. Dans le cas de la petite Ile-aux-Chênes, au large de la Nouvelle-Écosse, c’est le contraire : on sait où se trouve le « trésor ». Mais on n’a pas l’ombre d’une idée de ce qu’il contient. Et surtout, on ignore qui a pu construire le système de pièges le plus ingénieux qu’une île au trésor ait jamais renfermé.

 

 

Petite histoire de la guerre contre les drogues

Extrait :

 

L’an prochain, personne ne célébrera le centenaire de la guerre contre les drogues. Ni les Américains qui l’ont déclenché officiellement en décembre 1914, ni les pays qui, veut veut pas, ont  suivi son exemple.

Tous s’attendaient à une brève escarmouche. Or, après des décennies d’efforts, la lutte continue, toujours plus âpre. Environ 2,3 millions d’Américains s’injectent des drogues, de la cocaïne à la métamphétamine (speed) en passant par l’héroïne et des opiacés comme la Dilaudid ou l’OxyContin. Au Canada ils sont 325 000; au Québec, quelque 23 000 dont la moitié à Montréal.

Depuis un siècle, les fournisseurs et le marché ont changé. Ainsi, le Québec importe encore l’héroïne et la cocaïne, mais il produit assez de marijuana, d’amphétamines, de drogues de synthèse pour fournir toute la province et exporter le reste. La plupart des pays étaient prêts à continuer la lutte aux côtés des Américains encore quelques siècles même s’ils ne croient plus à la victoire finale. Ils n’ont pas pu; les ravages du sida, la violence des cartels de la drogue, les profits du crime organisé leur ont sorti la tête du sable.

Depuis, ils cherchent des solutions. Pas le Québec.